Serge Letchimy, président du Conseil exécutif, s’est exprimé, ici, sur le 22 mai.
« Le 22 mai est plus qu’une date. C’est une mémoire en marche. C’est le soulèvement d’hommes et de femmes, anonymes ou héroïques, qui ont arraché leur liberté dans un acte de dignité absolue.
En ce jour de commémoration de l’abolition de l’esclavage en Martinique, j’appelle chaque Martiniquais et chaque Martiniquaise à se souvenir. Se souvenir non pas dans la douleur du passé, mais dans la fierté de cette conquête humaine. Nos ancêtres n’ont pas été libérés : ils se sont libérés. C’est là toute la force de ce 22 mai 1848. Une insurrection. Une volonté irrépressible d’être debout, d’être hommes et femmes, d’être peuple.
Le 22 mai nous enseigne la puissance de la liberté conquise et non octroyée. Elle est la racine même de notre humanité martiniquaise. Elle fonde nos combats d’aujourd’hui pour la justice sociale, l’égalité réelle, la reconnaissance de notre histoire et l’affirmation de notre droit à décider pour nous-mêmes.
Dans l’esprit d’Aimé Césaire, immense penseur de notre émancipation, nous savons que la mémoire n’est pas un fardeau : elle est une force. La force de refuser l’oubli. La force d’aimer notre peuple. La force de bâtir un destin collectif digne, autonome, solidaire.
En ce 22 mai 2025, je m’incline avec respect devant la mémoire des esclaves insurgés. Elle salue la grandeur de ce combat qui nous oblige et nous éclaire.
Liberté, dignité, humanité : que ces mots résonnent en nous comme des appels à poursuivre l’œuvre commencée. »