Melissa : Quand Dany Laferrière pense à Petit-Goâve

Une très longue nuit avec les morts d’Haïti, ceux de Petit-Goâve surtout.

Cette ville où j’ai passé mon enfance m’habite toujours. Depuis hier, je vois, à travers les larmes, ces enfants, face contre terre, dans la boue, sous les débris.

J’imagine la terreur des gens. J’ai parcouru la ville dans ma mémoire, rue par rue, maison par maison. Mon cœur connaît par cœur ce drame, puisque j’étais à Petit-Goâve en 1963, au moment du terrible cyclone Flora.

Le lendemain, on parcourait la ville pour savoir qui était mort, qui avait tout perdu. Et je me souviens de ce petit garçon croisé dans la rue, qui cherchait sa mère. Il ne pleurait pas.

C’était pire. J’aimerais, en ce moment, le prendre dans mes bras — celui de ma mémoire comme ceux d’aujourd’hui.

Vieux Os
(Le petit garçon de Petit-Goâve)

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