Musique. Beethova Obas : « Crier haut et fort contre l’injustice dans le monde »

Invité de Tanmpo Jazz Créole en Guadeloupe, le guitariste et chanteur haïtien Beethova Obas se produit vendredi 1er et samedi 2 mars au Casino du Gosier.

Les prestations de Beethova Obas en Guadeloupe sera l’occasion pour lui de présenter son nouvel album, Bon bagay, en plus des incontournables de son répertoire. Entretien.

Que proposerez-vous pour vos retrouvailles avec le public de Guadeloupe, les 1er et 2 mars ?

Beethova Obas : On va revisiter certaines chansons du répertoire qu’on ne peut pas omettre comme Si, Nou pa moun, Asé babyé, Moun sa yo… Toutes ces chansons ne sont plus interprétées de la même manière façon, mais avec une saveur « plus jeune ». Les anciens titres sont revisités et les nouveaux titres complètent le répertoire, notamment trois titres du nouvel album, dont Bon bagay. On va mélanger ces deux couleurs pour au moins deux heures de show ! Après 35 ans de carrière, une centaine de titres enregistrés, il faut faire un choix parmi les titres ! Mais, les titres qui sont considérés comme des références, que le public attend, sont programmés avec des nouveautés.

Vous aurez d’autres dates dans la Caraïbe, après l’invitation de Tanmpo Jazz Créole en Guadeloupe ?

Je suis en tournée jusqu’au mois de juillet. Récemment, j’étais au Costa Rica. Après la Guadeloupe, je serai notamment aux Etats-Unis, en avril, puis, à Saint-Domingue. En mai, je dois me rendre en Martinique. Et, j’attends une confirmation pour la Guyane.

Votre dernier album en date, Bon bagay, remonte à 2021. Vos prestations en Guadeloupe et ailleurs annoncent un nouvel opus ?

Pour être honnête, la pandémie a ralenti la promotion de l’album Bon bagay, sorti en 2021. Elle a coupé son essor. Mais, j’ai aussi compris que pour le public qui n’a pas eu l’occasion de le découvrir, c’est un nouvel album. La promotion de Bon bagay reste à faire ! Bon bagay a un long parcours à cause de la pandémie. Aux Etats-Unis, où j’ai la chance d’avoir une forte communauté qui me suit, l’album a été bien accueilli en Floride, à Boston, New York… Mais, jusqu’ici, je n’ai pas fait de concert à Paris. Entre-temps, j’ai déjà écoulé les albums qui étaient disponibles. J’en aurai quelques-uns pour mon concert en Guadeloupe. Ceux qui le souhaitent peuvent se le procurer sur mon site : beethovaobasofficial.com.

On doit à votre musique d’être portée par des textes engagés. Après 35 ans de carrière, qu’est-ce qui vous motive ?

Les réalités que nous vivons. Nous sommes frappés par le comportement des uns et des autres à qui on a envie de dire qu’il est temps de remettre les pendules à l’heure. Dans mes textes, je parle des problèmes sociaux, d’Haïti… et parler d’Haïti, c’est aussi parler des autres. Nous souffrons tous pour une raison ou une autre, peut-être pas au même moment, mais les problèmes se posent aussi ailleurs, en Guadeloupe, en Martinique… Il faudrait peut-être plus d’artistes qui, comme moi, dénoncent, crient haut et fort contre l’injustice dans le monde.

Tout cela continue de m’inspirer et c’est dommage parce que cela veut dire que le monde va mal ! De l’autre côté, nous ne sommes pas seulement là pour pointer du doigt les difficultés : nous sommes aussi là pour encourager et soulager. Pour sortir la tête de l’eau et prendre une bonne bouffée d’air en musique. C’est important pour exister et essayer de changer les choses, il faut sortir la tête de l’eau, joindre l’utile à l’agréable tout en dénonçant.

Propos recueillis par Cécilia Larney

Retrouvez l’intégralité de l’entretien de Beethova Obas en ligne dans L’Hebdo Antilles-Guyane (www.hebdoantillesguyane.com)

Infos pratiques

Concert Tanmpo Jazz Créole avec Beethova Obas, accompagné de Stéphane Castry (basse), Jérôme Castry (batterie) et Audray Clodion (claviers), vendredi 1er et samedi 2 mars, à 20 heures, au restaurant Big Fish, Casino du Gosier (pièce d’identité obligatoire). Pas de vente de tickets sur place. Réservations : 06 90 58 19 36. www.allmol.com

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Email

Actualité

Politique

Economie

CULTURE

LES BONS PLANS​