Opinion. 4 ministres chargés des Outre-mer en 20 mois pour une même politique méconnaissant les urgences des territoires

PAR OLIVIER NICOLAS
Premier secrétaire fédéral Guadeloupe Secrétaire national aux Outre-mer Parti socialiste

ET BÉATRICE BELLAY
Première secrétaire fédérale Martinique Secrétaire nationale à l’Egalité réelle Parti socialiste

L’instabilité gouvernementale se poursuit au ministère des Outre-mer qui accueillera avec Marie Guévenoux, son quatrième ministre en à peine 20 mois après les éphémères Yael Braun-Pivet, Jean-François Carenco et Philippe Vigier.

Sans même préjuger des qualités de la nouvelle titulaire de la fonction, cette valse des interlocuteurs ne peut que renforcer le sentiment des élus et des populations des Outre-mer d’un manque de respect et d’une absence de volonté politique d’inscrire ces territoires dans les priorités gouvernementales. Et pourtant, de Mamoudzou à Pointe-à-Pitre, de Nouméa à Cayenne, de Papeete à Saint-Denis en passant par Fort-de-France, Saint-Pierre, Marigot, Mata-Utu ou même Gustavia, que d’urgences brûlantes traitées par un prisme essentiellement technocratique enrobé de slogans et de com’.

Marie Guévenoux succède à Philippe Vigier qui aura surtout marqué les esprits par des gaffes traduisant sa méconnaissance de nos territoires et son incapacité à être à l’écoute des élus, des forces vives et des populations. Mais, l’absence d’intérêt connu, jusqu’ici, de la nouvelle ministre pour les Outre-mer, conjuguée à ses idées très libérales, peuvent légitimement inquiéter.

Car, c’est bien d’un engagement volontariste de l’Etat en matière d’investissement structurants — dans l’eau et l’assainissement notamment, en matière de régulation des marchés pour lutter contre les marges et les prix abusifs ou encore en matière de lutte contre la pauvreté — dont les Outre-mer ont besoin. Nos urgences appellent une action résolue et inscrite dans la durée contre la pauvreté qui entrave le développement équilibré de nos territoires et nourrit toutes les insécurités que subissent nos populations.

Pour l’heure, tout indique que le Gouvernement Attal ne prendra pas ce chemin et que les socialistes — et plus largement la gauche — devront défendre, partout et à tous les niveaux, une autre politique pour les Outre-mer que cette continuité libérale et comptable dont on mesure les ravages.

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