Opinion. Fini le temps de l’indignation face à la violence, Il nous faut passer à l’action collective

PAR MARIUS NOËL*

Une vidéo mettant en scène principalement deux élèves identifiés comme étant des collégiens de Petit-Bourg, l’un tenant l’autre en joug, le menaçant avec un
couteau. Cela a suscité des réactions diverses et variées, allant de l’émoi, à l’indifférence, tant ces événements sont devenus quasiment quotidiens.

La FAPEG tient à apporter son soutien total, aux élèves victimes, et à leurs parents, et condamne avec la plus grande fermeté ces actes qui n’ont rien à faire dans un environnement scolaire, et nulle part ailleurs.

Nous sommes interpellés par la récurrence de ces incidents, et la grande publicité qui leur est faite. C’est dire qu’il ne se passerait que cela dans notre quotidien, alors que, des enfants, des jeunes, et des adultes, réalisent des merveilles qui sont passées sous silence au profit de ce genre de nouvelles, plus sensationnelles, plus de nature à faire monter l’audimat.

Ces faits qui se déroulent dans l’environnement de l’école, ne lui sont pas totalement imputables. Nous vivons dans une société où sont vécues des situations
de violence au quotidien. Dans les familles, au travail, sur la route, sur les terrains de sport. Certains pensent que pour se faire entendre, se faire respecter, doivent user de violence, verbale ou physique.

Ces situations de violence qui tendent à se banaliser, ce qui est d’autant plus inquiétant, doivent nous interpeller quel que soit notre niveau de responsabilité
dans cette société, parents, responsables politiques, institutionnels, religieux et associatifs.

Nous ne pouvons pas continuer de voir se déliter la Guadeloupe, et à chaque événement malheureux, s’offusquer et ensuite retourner à nos affaires. Il y a une vraie réflexion à mener sur ces situations, avec tous les acteurs de la société, afin de trouver ensemble des solutions pour que s’arrêtent les violences au sein des établissements scolaires, les tueries entre jeunes, et moins jeunes, la délinquance routière qui décime une partie de notre population, particulièrement les jeunes.

Il ne s’agit pas de jeter la pierre à « X » ou « Y », mais de se mettre ensemble et assumer notre responsabilité collective face à ce fléau de la violence.

Il s’agit de dépassionner le débat, et de le traiter en dehors de tout enjeu, idéologique, ou politique. Kon nou ka di, : « sé on konba a la sainte famille »

En attendant, nous ne devons jamais oublier que nous les adultes, sommes des modèles pour nos enfants. Ils sont dans la pédagogie de l’exemple. Dès lors il
convient que chacun de nous assumions nos responsabilités de parents.

Il est de notre devoir de faire en sorte que nos enfants aient une posture d’apprenants à l’école. C’est-à-dire, qu’ils obéissent, qu’ils soient respectueux des
autres et d’eux-mêmes. La première société c’est la famille. C’est là où s’inculquent les règles de vie en communauté.

« Ma liberté s’arrête, là où commence celle des autres ». C’est un principe fondamental de toute société civilisée.

Nous assistons à un nouveau concept, celui de l’enfant roi, où c’est l’enfant qui décide de tout. Un enfant est un adulte en devenir, qui doit avoir un cadre, à qui
nous devons enseigner des valeurs et des principes. Nous devons toujours user de pédagogie, afin que nos enfants comprennent les choses. Cependant, il faut savoir être fermes avec eux. Sinon si nous parents ne le sommes pas, sous prétexte de ne pas les contrarier, ou les traumatiser, c’est le juge demain qui prendra des sanctions contre eux, car ils auront bravé toute autorité.

Nous appelons à la plus grande vigilance également sur l’utilisation du téléphone portable. Si l’on n’y prend garde, il peut vite devenir un outil de torture mentale
pour nos enfants. Nous devons avoir le contrôle total sur l’utilisation qu’ils en font. Il n’est pas normal par exemple qu’un enfant ou un adolescent soit connecté
toute la nuit ou à des heures indues.

Nous sommes conscients à la FAPEG que des parents sont des fois, dépassés par ces situations, quand ils sont déjà aux prises avec d’autres difficultés de la vie.

C’est pour cette raison que dès les petites classes nous les invitons à nous rejoindre, afin de les aider, ou tout au moins, leur apporter des réponses adaptées, ou les diriger vers les structures, ou les personnes compétentes qui pourraient les aider.

Pour endiguer ces situations de violence particulièrement dans les établissements scolaires, il y a également des responsabilités qui relèvent des autorités,
académiques, qui doivent améliorer le taux d’encadrement des élèves afin de diminuer la charge de travail des personnels d’éducation, et assurer un meilleur encadrement et l’accompagnement des élèves, particulièrement ceux en situation de fragilité de tous ordres.

Les collectivités, régionale et départementale, les municipalités, communautés d’agglomération, doivent tout mettre en œuvre afin de répondre aux responsabilités qui leur incombent. Aussi, elles doivent travailler en synergie pour une utilisation optimale des ressources si limitées en ce moment.

Nous devons tous nous sentir concernés, et contribuer ensemble à endiguer ces faits de violence, et ramener de la sérénité dans notre société, notamment à l’école, afin de permettre à notre jeunesse dans son ensemble de réussir sa scolarité, sa vie tout simplement.

*Président de la FAPEG

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