PAR AMADOU CLÉMENCE*
Alors que la France traverse une période marquée par une forte instabilité gouvernementale et des difficultés budgétaires criantes, le maintien d’un ministère de plein exercice pour les Outre-mer peut apparaître comme un signal.
Mais lequel ? Dans ce contexte national trouble, dont nous subissons inexorablement les conséquences, la Guadeloupe n’a d’autre choix que de se penser, se renforcer et peut-être même, se réinventer.
Nous ne pouvons plus ignorer la fragilité de notre position, dépendante des soubresauts politiques et économiques nationaux. Il est temps de repenser en profondeur notre société locale, nos rapports au gouvernement central, mais aussi et surtout, notre place dans notre
bassin de vie immédiat : la Caraïbe.
Soyons sincères, nous n’avons pas su installer le « réflexe Caraïbes » dans nos vies quotidiennes, que ce soit pour nos loisirs, notre culture ou nos échanges économiques. Notre regard est souvent fixé vers l’Hexagone, négligeant les opportunités et les liens à tisser avec nos voisins les plus proches.
Soyons sincères, trop peu d’entre nous imaginent, pensent et travaillent à une prise de responsabilité collective des Guadeloupéens pour son propre avenir.
Dans cette perspective, si notre conscience républicaine nous appelle à saluer la nomination de la ministre des Outre-mer, Naima Moutchou, notre conscience politique, elle, ne nous permet pas d’attendre un miracle.
La situation actuelle, tant à Paris qu’ici, est trop complexe pour qu’un changement de visage au sein du gouvernement suffise à transformer nos réalités.
C’est pourquoi nous appelons l’ensemble des élus, des partis politiques, des corps intermédiaires, des syndicats, des associations et des forces vives de notre territoire à un impératif, celui de travailler sur ce que nous voulons collectivement pour la Guadeloupe.
Faisons de chacune de nos actions individuelles ou collectives, une action pensée et orientée pour un territoire à la hauteur de nos espérances, de nos valeurs exigeantes et constructives.
À Place publique, nous pensons que nous pouvons avancer au sein du cadre républicain qui est le nôtre, en l’adaptant à nos réalités immédiates et à nos aspirations profondes.
Définissons ensemble un cap clair pour notre territoire, une vision partagée qui nous permettra de naviguer avec plus de force et de sérénité dans les temps incertains qui s’annoncent.
L’heure n’est plus à l’attentisme, mais à l’action collective.
*Référent Place publique
