PAR ERIC JALTON*
La mise à nu du déficit de 47 millions €, du SMGEAG confirme les difficultés financières et de gouvernance du syndicat, qui n’est pas en mesure de réaliser les investissements nécessaires à mettre fin aux tours d’eau et de mettre en place un service public de l’eau, à la hauteur des enjeux et des souffrances auxquelles sont exposés les Guadeloupéens.
Nous n’avons cessé d’alerter sur les dérives et l’inefficacité pouvant résulter de la gouvernance « atypique » à quatre, du sous-financement, et de la mise à l’écart des EPCI, pourtant appelés par les statuts imposés par l’état, à combler les déficits.
C’est pourquoi, si l’ampleur du naufrage ne nous surprend pas, elle nous inquiète, et nous appelle tous à un sursaut et au combat pour le respect de notre droit fondamental à l’Eau.
La preuve étant faite du manque de moyens financiers, et d’une gestion inefficace qui mettent en péril les finances des collectivités et le territoire, il est temps d’agir pour mettre en place le cadre et les moyens nécessaires pour garantir l’accès à l’Eau des Guadeloupéens, non plus dans 200 ans, mais dans un temps court, conforme aux exigences des droits de l’homme et du citoyen.
Il est temps que l’État assume plus clairement sa responsabilité de partenaire solidaire en agissant comme il l’aurait fait dans toute autre région de France, en faveur du droit à l’Eau.
L’accès au droit à l’Eau, a forcément un coût élevé, qu’il faut financer et avec lequel on ne peut badiner longtemps sans mettre en danger le territoire.
Les rapports et alertes ont mis depuis trop longtemps à jour la nécessité de remplacer substantiellement les réseaux ; c’est pourquoi c’est à leurs financements qu’il faut maintenant s’atteler en priorité et sérieusement.
De même, certains territoires, dont les Abymes, connaissent des tours d’eau fréquents dont les horaires ne sont pas respectés, trop souvent et trop longtemps pour être supportables. Il faut donner à ces territoires une priorité qui libère les tensions qui s’accumulent.
Voilà le combat qui doit nous engager tous, aujourd’hui, Il met en cause la citoyenneté, la santé, le quotidien des Guadeloupéens, l’économie, les libertés locales, et la confiance dans notre capacité collective à donner un avenir meilleur au Pays.
*Président de Cap Excellence