Opinion. Tour de Guadeloupe : halte aux critiques malveillantes de certains médias

PAR CHRISTIAN BAPTISTE*

Le Tour cycliste international de la Guadeloupe est bien plus qu’une simple compétition sportive. C’est une manifestation d’une richesse exceptionnelle, à la fois culturelle, sociale et économique, qui incarne l’identité profonde de notre archipel.

Depuis 74 ans, il réunit chaque année des milliers de passionnés et de sportifs de haut niveau d’horizons divers, dans un esprit d’excellence, de dépassement de soi et de solidarité.

Pour rappel, le Tour cycliste international de la Guadeloupe a été classé, en 2014, épreuve de catégorie 2.2 par l’UCI. Il est donc douloureux et regrettable de constater que cet événement majeur est aujourd’hui l’objet d’une médiatisation particulièrement biaisée, voire malveillante.

Certains médias nationaux et internationaux ont choisi de focaliser leur attention sur des épiphénomènes, des incidents techniques ou des tensions ponctuelles, en occultant la complexité et la grandeur de cette compétition.

Il en résulte un tableau caricatural et réducteur, qui nuit à la réputation de la Guadeloupe et alimente des stéréotypes profondément injustes.

Je déplore et je dénonce fermement cette posture des médias !

Il faut d’abord rappeler une évidence : le sport, et particulièrement le cyclisme, est par nature soumis à des aléas. Pannes mécaniques, erreurs de stratégie, moments de tension ou de pression intense font partie intégrante de toute grande course, qu’il s’agisse du Tour de France, de Guadeloupe ou d’autres épreuves internationales.

Il est donc absurde de réduire le Tour de la Guadeloupe à ces seuls incidents, comme si cela en révélait un « amateurisme » généralisé. Ce serait méconnaître le professionnalisme des organisateurs, la qualité des équipes et l’engagement passionné des coureurs et encadrants.

Les réactions vives, parfois passionnées, de certains directeurs sportifs doivent être comprises dans ce contexte : elles traduisent la pression d’un sport exigeant et les émotions humaines qui animent tous ceux qui y participent.

Au-delà de ces éléments sportifs, cette polémique médiatique révèle un mal plus profond : un regard condescendant et infantilisant porté sur nos territoires ultramarins.

Trop souvent la Guadeloupe, comme l’ensemble des territoires dits d’Outre-Mer, est enfermée dans un double prisme stéréotypé. Soit c’est un « paradis exotique » superficiel, soit c’est un territoire défaillant, incapable, incompétent. Cette vision binaire, dépassée et fausse, nie la diversité, la modernité et la dynamique positive de nos sociétés.

C’est pourquoi j’adresse une invitation solennelle à tous ces médias à venir vivre le Tour de la Guadeloupe en immersion, à arpenter ses routes, à rencontrer ses acteurs, à ressentir la ferveur populaire qui anime ces dix jours de course exempte de
discrimination.

Vous y découvrirez une histoire bien plus riche, intense et humaine que les quelques « buzz » superficiels relayés à l’envi.

*Député de la Guadeloupe

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Email

Actualité

Politique

Economie

CULTURE

LES BONS PLANS​