Politique. Le groupe « Péyi Gwadloup » vote contre le compte administratif 2024 du Conseil régional

Les élus du groupe Péyi Gwadloup ont voté contre le compte administratif 2024 du Conseil régional. Bernard Guillaume, président du groupe s’explique. Une vidéo interview de Victorin Lurel, membre du groupe.

Victorin Lurel a expliqué pourquoi il a voté contre :

Pour la première fois depuis leur élection en juin 2021, les élus du groupe « Péyi Gwadloup » ont décidé non pas de s’abstenir, mais de voter contre un compte administratif présenté par le président de Région, estimant que la trajectoire budgétaire de la collectivité n’est aujourd’hui plus soutenable.

Le compte administratif 2024 présenté ce jeudi lors de la 3e réunion plénière affiche en effet un excédent de 15,96 millions d’euros qui cache en réalité des déséquilibres croissants sur lesquels le groupe « Péyi Gwadloup » n’a cessé d’alerter depuis trois ans.

Le président de Région se réjouit ainsi du niveau d’investissements de la collectivité régionale qui a atteint 291 millions d’euros en 2024, soit un peu plus de 850 euros par habitant.

Mais à quel prix ? Et pour quels résultats ?

Le prix à payer, c’est d’abord l’explosion de l’endettement de la Région Guadeloupe qui est désormais l’une des régions les plus endettées de France avec un encours de 470 millions d’euros. Cela représente 1 209 euros par habitant, soit bien d’avantage encore que les dépenses
d’équipement dont se réjouit l’exécutif régional.

La capacité de désendettement de 8,7 ans, bien supérieure à la moyenne nationale (5,7 ans), est très proche de la cote d’alerte.

Sous la gouvernance actuelle, la Région a donc investi à crédit en vivant au-dessus de ses moyens. Et, comme nous, nombre de Guadeloupéens s’interrogent sur les choix politiques d’investissement d’une majorité qui est trop souvent sortie de ses compétences, a beaucoup saupoudré et a finalement peu structuré notre archipel qui se débat, voire s’enfonce, dans les mêmes crises qu’il y a 10 ans (l’eau, l’insécurité, les transports, les déchets, les sargasses, la saignée démographique…).

Autre illustration de cette trajectoire préoccupante : la chute de l’épargne brute, c’est à dire la capacité de la Région à autofinancer ses investissements. Elle passe de 84 millions d’euros fin 2023 à 55 millions d’euros fin 2024. Là encore, ce ratio atteint une cote d’alerte qui réduit déjà fortement les marges de manoeuvre de la collectivité alors que de grands défis sont encore devant nous : la transition énergétique, la formation professionnelle en lambeaux, la réhabilitation de nos infrastructures routières en piteux état, pour ne citer que ceux-là.

Les élus « Péyi Gwadloup » déplorent de n’avoir pas été écoutés depuis 4 ans et ne peuvent que s’inquiéter des conséquences d’ores et déjà palpables du coup de frein auquel notre collectivité est aujourd’hui contrainte, faute d’avoir su maîtriser à temps sa trajectoire budgétaire et financière.

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