Politique. Nomination de Michel Barnier : « Cette continuité s’annonce lourde de périls », dénonce Olivier Nicolas

La Fédération des socialistes de Guadeloupe, présidée par Olivier Nicolas, premier secrétaire fédéral, secrétaire national aux Outre-mer, a réagi après la nomination jeudi de Michel Barnier à la fonction de Premier ministre.

« La nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre jeudi achève de démontrer que le président de la République n’a en réalité jamais eu l’intention de tenir compte du résultat des élections législatives qui étaient une sanction claire et sans appel de son action.

Dès le lendemain du second tour qui, le 7 juillet dernier, avait placé en tête la gauche rassemblée au sein du « Nouveau front populaire », Emmanuel Macron n’avait qu’un objectif : empêcher une alternance à gauche et tout faire pour assurer la continuité de la politique libérale qu’il conduit depuis 2017.

Deux mois ubuesques d’atermoiements, de fausses consultations et d’intox n’auront finalement servi qu’à obtenir le sou- tien des Républicains (LR) et la bienveillance du Rassemblement national (RN) qui étaient indispensables au succès de l’opération « tout changer pour que rien ne change ».

Ce n’est pas avec ce Premier ministre que la réforme des retraites sera abrogée.
Ce n’est pas avec ce Premier ministre que la justice fiscale sera une priorité en taxant davantage les super-profits et les super-dividendes.
Ce n’est pas avec ce Premier ministre que le pouvoir d’achat des familles modestes et des classes moyennes sera revalorisé.
Ce n’est pas avec ce Premier ministre que les services publics seront renforcés.
C’est le vote des citoyens aspirant à un changement de politique qui est ainsi une nouvelle fois trahi et piétiné.

Pour les Outre-mer, en particulier, cette continuité s’annonce lourde de périls. Car, si en presque un demi-siècle de carrière politique jalonnée de plusieurs portefeuilles ministériels Michel Barnier connaît bien les principaux enjeux de nos territoires, rien n’indique à ce stade qu’il abandonnera le logiciel comptable et libéral qui inspire depuis si longtemps la droite Outre-mer, de Sarkozy à Macron.

De manière très concrète, comment pourra-t-il travailler au retour de la paix civile en Nouvelle-Calédonie qui suppose que l’Etat se tienne à équidistance des différentes parties, alors même que candidat à la primaire LR en 2022, il prenait fait et cause officiellement pour les anti-indépendantistes ?

Comment pourra-t-il agir pour sortir Mayotte d’une crise aujourd’hui profonde, alors qu’il a jusqu’ici défendu la même approche exclusivement sécuritaire que le duo Macron/Darmanin qui entend abroger le droit du sol mais n’offre guère de perspectives en matière de lutte contre la pauvreté, de services publics ou de développement économique ?

Comment s’engagera-t-il en matière de lutte contre la vie chère au moment où s’exprime dans presque tous les terri- toires une exaspération citoyenne légitime face au refus constant des gouvernements de droite de réguler les monopoles, les oligopoles, les marges abusives et les pratiques anticoncurrentielles ?

C’est parce qu’il n’y a hélas pas grand chose à attendre de cette continuité annoncée que les forces du Nouveau Front Populaire censureront d’emblée le nouveau Premier ministre et sa vieille politique et continueront le combat pour une autre politique. Plus juste, plus solidaire et plus adaptée aux réalités des Outre-mer. »

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