Santé. Le chlordécone nocif pour la fertilité des femmes enceintes

Des médecins et épidémiologistes français ont publié jeudi 16 octobre une étude qui révèle que les femmes les plus exposées à la chlordécone auraient 25 % de chances en moins de tomber enceinte.

Une étude publiée jeudi 16 octobre dans la revue Environment Health révèle que les femmes avec des taux élevés de chlordécone, un insecticide cancérigène utilisé dans les bananeraies en Guadeloupe et en Martinique jusqu’en 1993,  ont 25 % moins de chances de tomber enceinte au cours d’un cycle menstruel.

Le chlordécone a pollué des milliers d’hectares de terres agricoles, nappes phréatiques et milieux marins. Ses effets nocifs sur la santé des populations de Guadeloupe et Martinique sont dévoilés par la science.

Plusieurs études menées depuis 1999 ont rapporté la détection de chlordécone dans le sang de 90 % de la population générale des Antilles françaises.

La demi-vie du chlordécone dans le sang humain a été estimée entre 96 et 165 jours, avec une valeur moyenne de 131 jours. Le chlordécone s’accumule préférentiellement dans le foie. Le chlordécone est un perturbateur endocrinien (PE) reconnu, dont les propriétés œstrogéniques et progestatives, analogues aux hormones, ont été clairement démontrées in vitro et in vivo. Des études expérimentales chez l’animal ont montré que le chlordécone est reprotoxique, fœtotoxique, cancérigène et neurotoxique.

Cette étude montre pour la première fois son impact sur la fertilité des femmes.

Pour l’étude, les scientifiques, dont le professeur Luc Multinier, en pointe sur le sujet, ont pris en compte les données issues de 668 femmes volontaires recrutées dans les maternités de Guadeloupe entre 2004 et 2007.

Les chercheurs ont axé leurs recherches sur la durée entre l’arrêt de moyens de contraception d’un couple et le diagnostic d’une grossesse, demandée via un questionnaire à l’admission en maternité.

Par la suite, les taux de présence de chlordécone chez les femmes ont été mesurés après l’accouchement.

« La probabilité qu’une fécondation intervienne au cours d’un cycle menstruel est réduite d’environ 25 % chez les femmes les plus exposées, par rapport à celles qui le sont le moins. », conclut Ronan Garlantezec, l’un des chercheurs de l’étude.

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