L’Administration fédérale de l’aviation (FAA) prolonge une nouvelle fois son interdiction pour les transporteurs commerciaux américains d’atterrir à Port-au-Prince.
L’Administration fédérale de l’aviation (FAA) prolonge une nouvelle fois son interdiction pour les transporteurs commerciaux américains d’atterrir à Port-au-Prince. C’est ce qu’a révélé ce vendredi 5 septembre le journal floridien Miami Herald. L’interdiction actuelle, qui devait expirer le lundi 8 septembre, est désormais prolongée jusqu’au 7 mars 2026, a indiqué un porte-parole de la FAA au Miami Herald.
Selon cette décision prise depuis novembre 2024 et prolongée à plusieurs reprises, les compagnies aériennes américaines et les avions pilotés par des pilotes titulaires d’une licence américaine peuvent survoler Port-au-Prince. Il leur est cependant interdit d’y atterrir ou d’opérer en dessous de 10 000 pieds dans son espace aérien.
En expliquant cette prolongation de six mois, la FAA s’est appuyée sur la récente désignation par le Département d’État de la coalition de gangs la plus puissante du pays, Viv ansanm, comme organisation terroriste mondiale et étrangère (FTO). Cette décision avait été annoncée en mai 2025.
La FAA a également souligné que, malgré la présence d’une force multinationale dirigée par le Kenya et travaillant aux côtés de la Police nationale d’Haïti, les gangs armés continuent de représenter une menace dans les zones concernées.
Le régulateur américain a noté qu’au cours des six derniers mois, les gangs haïtiens ont « étendu leur zone d’opérations jusqu’à contrôler près de 90 % de Port-au-Prince ainsi que les routes stratégiques environnantes et les zones frontalières ». Les gangs ont aussi accès à des armes légères et à des systèmes aériens sans pilote — des drones — capables d’atteindre les phases de vol à basse altitude, a précisé la FAA.
« Les forces de sécurité haïtiennes et internationales, qui souffrent de pénuries persistantes de personnel et d’équipements, disposent de capacités limitées pour contrer les activités des organisations terroristes étrangères autour de Port-au-Prince », a déclaré l’agence. « De plus, les actions non coordonnées de ces institutions contre les organisations terroristes — y compris la conduite de frappes ciblées de drones contre leurs chefs à Port-au-Prince — réduisent leur efficacité opérationnelle et compliquent davantage les efforts de désengorgement de l’espace aérien à basse altitude. »
Le 12 novembre prochain fera un an depuis que l’interdiction des vols commerciaux et cargo américains sur Port-au-Prince a été imposée. La FAA avait pris cette décision après que trois compagnies aériennes américaines survolant l’aéroport international Toussaint Louverture de Port-au-Prince ont signalé avoir été touchées par des tirs de gangs.
Les trois transporteurs — Spirit Airlines, JetBlue Airways et American Airlines — avaient alors annoncé l’annulation de leurs vols vers Haïti. Des compagnies canadiennes et françaises ont également suivi le mouvement et, plus tôt cette année, American Airlines a discrètement mis fin à ses opérations après 50 ans de service dans le pays. Malgré l’interdiction en cours de la FAA, le Pentagone continue de faire atterrir des vols à Port-au-Prince pour desservir la Mission multinationale de soutien à la sécurité dirigée par le Kenya.
Source : Miami Herald