Président de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises de Guadeloupe, Victor Venutolo milite pour l’augmentation de la richesse du territoire en développant les filières locales de production.
Parallèlement au Bouclier Qualité Prix (BQP), vous préconisez un engagement sur le long terme des distributeurs avec les producteurs locaux. Pourquoi ?
Victor Venutolo : Le BQP, c’est une chose, il a ses avantages et ses inconvénients. Mais, jamais le BQP ne va faire baisser le coût de la vie : il va maintenir un panier à un tarif défini, avec des produits de qualité, mais développer les filières, c’est autre chose.
Nous sommes plusieurs à penser qu’il faut augmenter très sensiblement la richesse de ce pays et l’emploi.
Comment ?
Il faut impérativement que les distributeurs s’engagent sur au moins 5 ans. C’est le délai minimum qu’il faut pour rembourser un prêt industriel. Il faut qu’ils s’engagent entre 5 et 10 ans à prendre des quantités minimum auprès des producteurs. Ce qui permettra aux producteurs de se professionnaliser, d’augmenter la partie industrielle, de se préparer à livrer plus…
Je ne suis pas certain que cela fera baisser tout de suite le coût de la vie. Par contre, cela va augmenter la richesse globale, d’abord, des producteurs, puis des personnes qui seront embauchées et de la chaîne économique. Puisque la personne qui est embauchée va dépenser plus d’argent, la richesse globale du pays va augmenter. Développer les filières animales, maraichères… permettra, non pas d’avoir l’autonomie alimentaire, mais au moins une souveraineté alimentaire.
J’y crois véritablement et c’est un combat que je mène et qu’on retrouve en partie dans le projet de loi contre la vie chère présenté par le ministre des Outre-Mer, fin juillet. Si on donne la priorité à la production locale, alors on augmente la richesse du pays et le passage en caisse sera moins difficile.
Les producteurs sont là, les consommateurs réclament des produits locaux, de qualité, et à un prix accessible. Que manque-t-il pour passer à l’étape suivante ?
Il faut maintenir que les distributeurs s’engagent sur 5 ans minimum. Certaines filières, notamment le poisson, le porc… sont prêtes. Si on réussit à s’engager sur le porc et le poisson, on va créer des filières d’excellence qui vont attirer les nouvelles filières, augmenter la richesse du pays et le revenu moyen du Guadeloupéen.
Entretien : Cécilia Larney