La décision du président américain accordant un mois à partir du 21 mars dernier aux bénéficiaires du programme Biden pour quitter le territoire américain poussent des Haïtiens à envisager le Canada comme option pour une demande d’asile. Radio-Canada a rapporté, lundi, que des Haïtiens commencent à arriver au sud du Québec pour demander asile au Canada.
24 avril. La date butoir pour les bénéficiaires du programme Biden n’ayant pas un autre statut aux États-Unis pour quitter le territoire américain. À jour J-17, c’est la panique totale dans la communauté haïtienne aux États-Unis.
Bertrand est arrivé aux États-Unis en janvier 2024 dans le cadre du programme Biden avec aucune intention de retourner en Haïti, dans le contexte actuel. « Je n’arrive pas à dormir la nuit. Je vis au quotidien dans l’angoisse d’une expulsion. On m’a déjà envoyé un avis m’informant que je dois quitter le pays. Quitter pour aller où », a-t-il dit au Nouvelliste joint au téléphone lundi soir.
« Dès mon arrivée aux États-Unis en avril 2024 dans le cadre du programme Biden, j’ai eu la clairvoyance de faire évoluer mon statut. J’avais fait une demande d’asile. Mon dossier est actuellement à l’étude », indique Paul au journal comme pour souligner qu’il n’est pas concerné par la date du 24 avril.
Un autre compatriote contacté par Le Nouvelliste affirme qu’il a déjà quitté les États-Unis pour se rendre au Canada parce qu’il a de la famille proche dans ce pays voisin. « J’ai déjà fait une demande d’asile au Canada, mon dossier est à l’étude », a-t-il dit au journal.
Bertrand et Paul sont des noms d’emprunts, mais des compatriotes parmi des dizaines de milliers de bénéficiaires du programme Biden qui se trouvent en grande difficulté aux États-Unis avec très peu d’options.
Radio-Canada rapporte qu’« au cours des derniers jours, le nombre de personnes venant demander l’asile au sud du Québec a fortement augmenté. »
« Selon nos informations, le centre de traitement des réfugiés, situé au poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle, a même déjà atteint sa pleine capacité opérationnelle. Dans cet espace, les migrants peuvent être logés parfois plusieurs jours, le temps d’une première analyse de leur demande », selon Radio-Canada https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2154542/roxham-canada-trump-expulsion-asile
Plusieurs sources ont confié à Radio-Canada que des groupes de plusieurs personnes, majoritairement haïtiennes, ont récemment débarqué, et la fréquence semble s’accélérer.
Depuis l’élection de Donald Trump en janvier dernier pour un second mandat à la tête des États-Unis, des Haïtiens bénéficiaires du Statut de protection temporaire (TPS) et du programme communément appelé Programme Biden, vivent dans l’incertitude.
Alors que les raisons pour lesquelles le statut de protection temporaire (TPS) et le programme humanitaire parole ont été accordés aux ressortissants Haïtiens demeurent encore, le président américain a décidé de tuer le rêve des dizaines de milliers de ressortissants haïtiens ayant quitté Haïti à la recherche d’un mieux-être.
À Port-au-Prince et dans les villes avoisinantes, il ne reste pas beaucoup de quartiers qui ne soient pas contrôlés par des gangs armés. Les groupes criminels ne font pas que contrôler des zones. Ils pillent, tuent même des enfants et des religieuses sans défense, incendient, violent des filles et des femmes, kidnappent. Ces groupes sans foi ni loi pratiquent la politique de terre brûlée.
Le Conseil présidentiel de transition en poste depuis le 25 avril 2024 fait preuve d’une incompétence aboutie dans la recherche de solution. Pire. Avec les neuf membres du CPT au pouvoir, plus de territoires sont passés sous le contrôle des groupes criminels.
Source : Le Nouvelliste