Sainte-Lucie mise sur l’imagerie aérienne par drone pour améliorer ses politiques publiques.
Dans le cadre du projet « Des données pour la prise de décision » de l’OECO financé par la Banque mondiale, la Commission de l’Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO), en collaboration avec l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR), et avec le soutien de la Division de statistique des Nations Unies (UNSD) et de l’Institut fédéral de technologie de Zurich (ETH Zurich), a organisé un atelier intitulé : « Conception expérimentale et modalités de mise en œuvre : utilisation de l’imagerie par drones pour produire des statistiques officielles à Sainte-Lucie ».
L’atelier, qui a réuni des acteurs du Système statistique national de Sainte-Lucie, principalement des producteurs de données administratives, portait sur les méthodes permettant d’améliorer les estimations de population et de renforcer la disponibilité des données socioéconomiques, notamment dans les quartiers informels, grâce à l’utilisation de l’imagerie par drone.
Donner de la visibilité aux territoires oubliés
« Cette approche innovante est déjà utilisée par d’autres ministères, départements, agences et secteurs, notamment l’agriculture, l’urbanisme, la surveillance environnementale, la gestion des catastrophes et le développement des infrastructures, a rappelé Sean Mathurin, directeur du Bureau central de la statistique de Sainte-Lucie. L’intégration de l’imagerie aérienne par drone permet de collecter des données précises, rapides et à haute résolution, en particulier dans les zones difficilement accessibles. »

Conseillère stratégique en géomatique auprès de la Commission de l’OECO, Valérie Grant a mis l’accent sur le manque de données géospatiales fiables qui pénalise les petits États insulaires.
« Ceux d’entre nous qui vivent dans les Caraïbes savent à quel point il est urgent d’avoir de meilleures données. Nous vivons les conséquences de l’absence d’informations et de cartes obsolètes. Nous savons ce qu’est une communauté invisible dans les statistiques, et donc invisible dans la planification. Nous avons vu les tempêtes redessiner nos côtes, vu les quartiers informels s’étendre à mesure que des familles cherchaient des zones plus sûres, et ressenti le poids de la reconstruction sans les données nécessaires pour guider nos décisions. »
Un espoir pour les pays de la Caraïbe
Sherma Beroo, cheffe de projet du programme, a également souligné l’importance de cette initiative pour tous les États membres de l’OECO.
« Si cette méthode s’avère concluante, elle pourra être adoptée et adaptée par tous nos États membres. L’harmonisation est essentielle à l’OECO, car elle soutient l’intégration économique, la coopération régionale, la normalisation des politiques, la collecte et l’analyse de données, et renforce la crédibilité ainsi que la gouvernance. En continuant d’harmoniser nos politiques, nos lois et nos règlements, l’OECO pourra créer une région plus cohérente et intégrée, au bénéfice du bien-être social, économique et environnemental de tous. »
L’OECO envisage cette approche comme un modèle adaptable et évolutif dans l’ensemble de ses États membres, notamment pour réduire la dépendance aux fournisseurs étrangers.