Guyane. Un binôme au flair d’élite

Seul maître-chien ARDE (appui à la recherche et détection d’explosifs) du territoire guyanais, l’adjudant Alexandre veille dans l’ombre avec son chien Sharko. Ensemble, ils incarnent l’expertise et la discrétion au service des missions les plus sensibles. Une singularité opérationnelle… mais aussi une force de dissuasion.

Dans la chaleur moite de la Guyane française, une silhouette avance, silencieuse, aux côtés d’un berger hollandais concentré. L’un observe, l’autre renifle. Ensemble, ils fouillent, sécurisent, anticipent.

Sur les bases, les quais, dans les hangars ou au cœur de la forêt, leur mission ne s’interrompt jamais.

L’adjudant Alexandre est le seul maître-chien ARDE de Guyane. À ses côtés, Sharko, cinq ans, un chien détecteur d’explosifs, est affecté avec lui sur la base aérienne (BA) 367 de Guyane. Rencontre avec un duo unique et indispensable.

Une carrière bâtie sur l’engagement et la spécialisation

Engagé en 2001 à 18 ans sur la base aérienne 106 de Mérignac en tant que militaire du rang, l’adjudant Alexandre a construit sa trajectoire sur la rigueur du terrain et la passion du métier. Huit années passées à l’escadron de protection (EP) forgent son expertise avant un passage à Tours, puis un enchaînement de qualifications.

Mais, c’est en 2015 qu’un virage décisif s’opère : après avoir obtenu sa qualification reconnaissance NEDEX (neutralisation, enlèvement, destruction des explosifs), il obtient la qualification ARDE (l’armée de l’Air et de l’Espace compte entre 60 et 80 équipes ARDE), une suite logique après quatorze années de patrouille et d’intervention, et une envie d’explorer une autre forme de dressage.

« Ce qui m’a motivé, ce sont les missions, le côté opérationnel, et cette approche différente de l’olfaction », confie-t-il.

En 2022, le commando rallie la BA 367 en tant que chef de chenil, accompagné de Sharko, un chien spécialisé en détection d’explosifs, formé au Centre de préparation opérationnel du combattant de l’armée de l’Air et de l’Espace (CPOCAAE).

Une recrue au flair aiguisé, sélectionnée pour ses capacités olfactives hors normes.

« Dans notre spécialité, la relation homme-chien est centrale. Le chien fait toute sa carrière avec son maître. Il n’y a pas de rotation. On construit une relation de confiance profonde, indispensable pour mener à bien les missions les plus sensibles », explique l’adjudant.

Sharko fait preuve d’une grande maturité opérationnelle. « Il apprend encore, mais il m’apprend aussi. C’est une relation à double sens. »

L’ombre des menaces et l’exigence du terrain

Le binôme intervient en détection d’explosifs sur tout le territoire, principalement lors de déplacements de hautes autorités (présidence, Premier ministre, souverains étrangers), mais aussi lors d’événements majeurs comme les journées portes ouvertes interarmées ou les commémorations en présence de l’armée de l’Air et de l’Espace en Guyane. Parmi les menaces auxquelles ils sont confrontés figurent le terrorisme et les pièges de cache en cas de trafics.

À chaque intervention, la fouille préventive des lieux, le suivi des déplacements et la sécurisation s’imposent comme des étapes incontournables : « Nous sommes prêts à intervenir à tout instant, au moindre signal d’alerte », assure-t-il.

Mais leur action ne se limite pas à la BA 367. Le binôme s’inscrit aussi dans un maillage sécuritaire plus large, travaillant main dans la main avec les démineurs du Centre spatial guyanais (CSG) mais aussi la Gendarmerie et la Police nationale, ou encore les forces terrestres et navales des Forces armées en Guyane (FAG).

Dans un territoire dépourvu de maître-chien spécialisé dans le domaine de l’explosif, leur rôle devient vital.

Les sites d’intervention sont aussi variés que les menaces potentielles : intrusions, colis piégés, fouilles de zones publiques. Le climat, la faune, la flore rendent l’exécution des missions complexe. L’entraînement s’adapte à toutes les situations. « On travaille tout, partout, par tous les temps. Forêt, hangars, tarmac, pirogue… C’est le chien qui doit apprendre à tout maîtriser », souligne fièrement l’adjudant Alexandre.

Leur quotidien ? Un climat difficile, une faune parfois dangereuse et une flore étouffante. Le travail olfactif devient alors un défi : la chaleur perturbe la diffusion des odeurs, et chaque mission se transforme en une épreuve physique et mentale.

Source : Ministère des Armées
Armée de l’Air et de l’Espace

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