Haïti. Exécution du budget 2024-2025 : d’étonnants signes de redressement

Malgré une conjoncture économique difficile, le ministère de l’Économie et des Finances (MEF) se montre satisfait des résultats de l’exécution du budget pour l’année fiscale 2024-2025.

D’après les chiffres publiés par l’institution, la gestion financière du pays montre des signes d’amélioration, grâce à des changements importants, une meilleure collecte des revenus et une plus grande rigueur dans le contrôle des dépenses.

« Le Ministère de l’Economie et des Finances (MEF) a initié un ensemble de reformes sur l’exercice fiscal en vue d’améliorer l’environnement global des finances publiques dont on retient quelques-unes : l’interconnexion des systèmes de la Direction générale des Impôts (DGI) et de l’Administration générale des Douanes (AGD) pour harmoniser et sécuriser les recettes fiscales ; le lancement du projet de digitalisation des déclarations et paiements fiscaux à travers les banques commerciales pour faciliter les contribuables; la départementalisation des crédits budgétaires qui consiste à mettre beaucoup plus de focus sur l’exécution des dépenses publiques dans le Budget national dans les autres régions du pays, et pas seulement Port-au-Prince », a rappelé le MEF dans un communiqué.

Dans le même esprit, souligne le ministère, une réforme a été lancée pour transférer une partie des pouvoirs de décision concernant les dépenses publiques aux régions, au lieu de tout centraliser dans la capitale. « Ces actions montrent la volonté des autorités de moderniser le système financier du pays, conformément aux engagements pris envers des partenaires internationaux, comme le Fonds monétaire international (FMI) », précise le communiqué.

Solde budgétaire et discipline monétaire

Le bilan financier de l’État, publié fin août 2025, fait apparaître un excédent de 22,3 milliards de gourdes, contre 21,2 milliards l’année précédente. « Ce résultat est dû à une gestion prudente des finances, qui a permis de maîtriser le déficit budgétaire et de limiter le recours à la création de monnaie pour financer les dépenses », selon le ministère.

Sur la même période, les recettes de l’État ont atteint 176 milliards de gourdes, tandis que les dépenses ont été limitées à 154 milliards. Cette performance, saluée par le MEF, « témoigne de la capacité des administrations fiscales et douanières à maintenir le cap malgré un contexte interne difficile et des pressions externes ».

De plus, le financement par la création de monnaie est négatif : 1,3 milliard de gourdes, contre 13,3 milliards l’année précédente. « C’est un signe encourageant de discipline, qui réduit la pression sur les prix et contribue à stabiliser le taux de change », observe le MEF.

Les salaires représentent une part importante des dépenses publiques

Si la maîtrise globale des dépenses est soulignée, le rapport met en évidence leur répartition. Les dépenses courantes représentent 94 % du total, dont plus de la moitié consacrée aux salaires. Ce poste, en hausse de 20 % par rapport à l’année 2023-2024, atteint 78,4 milliards de gourdes.

Selon la Direction générale du budget (DGB), cette augmentation est dûe à des ajustements salariaux, notamment dans les secteurs de l’Éducation nationale, de la Police nationale et de l’administration fiscale. Les salaires représentent à eux seuls 51 % des dépenses totales, ce qui limite les possibilités d’investissements publics.

Les dépenses sociales

Malgré cette contrainte, le gouvernement affirme avoir respecté ses engagements en matière de dépenses sociales. « Fin août 2025, les dépenses sociales étaient de 40,4 milliards de gourdes, soit 25 % des crédits budgétaires utilisés. Elles concernent principalement les ministères de l’Éducation, de la Santé, des Affaires sociales et de l’Agriculture », révèle le ministère dans le communiqué.

Cette orientation est conforme aux recommandations du FMI, qui insiste sur la nécessité de protéger les populations les plus vulnérables dans un contexte économique encore fragile.

Un financement mieux organisé

En ce qui concerne le financement, l’État a émis pour 169,4 milliards de gourdes de bons du Trésor, tout en remboursant 149,1 milliards, ce qui donne une émission nette de 20,3 milliards. À titre de comparaison, l’année précédente, l’émission nette était négative, à –1,4 milliard.

« Cette évolution montre que l’État recourt davantage aux instruments de financement interne et réduit sa dépendance vis-à-vis de la Banque centrale, ce qui contribue à renforcer sa crédibilité budgétaire », note le MEF. 

Vers une crédibilité financière renforcée

Le rapport du MEF sur l’exécution du budget 2024-2025 montre une amélioration progressive des finances publiques. L’augmentation des recettes, la rigueur dans la gestion des dépenses et la priorité donnée aux secteurs sociaux sont des signes positifs à l’approche de la fin de l’année fiscale.

Source : Le Nouvelliste

Lien : https://lenouvelliste.com/article/260627/execution-du-budget-2024-2025-le-mef-met-en-avant-des-signes-positifs-de-redressement#google_vignette

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