Le rapport annuel de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) fait état d’une forte hausse de l’usage d’armes par des policiers en Outre-mer en 2024.
L’année a été marquée par des émeutes meurtrières en Nouvelle-Calédonie (14 morts, 975 blessés) et les émeutes liées à la vie chère en Martinique.
De nombreux renforts policiers, et notamment des CRS, ont été déployés pour répondre à ces poussées de violences.
Les armes longues – catégorie comprenant les fusils d’assaut, les pistolets mitrailleurs, les fusils à pompe et les fusils semi-automatiques – ont été largement plus utilisées : 63 usages déclarés à l’échelle nationale, contre 17 l’année précédente.
La grande partie de ces usages par les forces de police a été recensée dans les territoires ultramarins.
L’usage de LBD (lanceurs de balles de défense) a explosé en Outre-mer. Il a été fait dans le cadre d’émeutes en Nouvelle-Calédonie, de manifestations en Martinique.
En Nouvelle-Calédonie, le nombre d’usages déclarés a augmenté de 1 310% entre 2023 et 2024 (et le nombre de munitions utilisées de 5 572,70%).
Dans son rapport, l’IGPN recense de même le bilan humain des interventions policières de l’année passée. C’est d’ailleurs elle qui est chargée de l’enquête chaque fois qu’un décès ou un blessé civil est constaté. En Outre-mer, deux personnes ont été tuées par des fonctionnaires de police.
La première, le 6 mai 2024, en Martinique, prenait la fuite après avoir tiré dans son logement la veille, et s’est retourné pour tirer vers les fonctionnaires du RAID. L’un d’eux a riposté.
La deuxième, le 24 mai, en Nouvelle-Calédonie. Deux policiers en voiture sont pris à partie par une cinquantaine d’individus agressifs. L’un de ces derniers casse une vitre du véhicule avec une machette. Un policier riposte et le tue.
Les deux auteurs des coups de feu ont été placés en garde à vue, l’enquête est en cours.
Douze civils et deux gendarmes ont été tués lors des émeutes en Nouvelle-Calédonie. Toutes ne l’ont pas été par des émeutiers ou des membres de forces de l’ordre.
En plus des deux décès Outre-mer recensés en 2024, trois personnes ont été blessées par des policiers : deux en Martinique, et une en Nouvelle-Calédonie.
