Mardi 2 décembre, le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre a rendu sa décision dans l’affaire dite des émeutes de Lamentin survenues en novembre 2021.
Neuf individus ont été condamnés à des peines allant de 10 mois à 5 ans d’emprisonnement, partiellement assortis d’un sursis probatoire, pour des faits de destruction par moyen dangereux, vols aggravés, violences aggravées et entrave à la circulation sur la voie publique commis dans le contexte tendu de la crise Covid. Les 9 condamnés ont, outre leur peine principale, une interdiction d’entrer en contact entre eux pendant 2 ans et de porter ou détenir une arme pendant 5 ans.
A l’époque, le mouvement social né de l’obligation vaccinale pour les soignants et les sapeurs-pompiers avait dégénéré en violences urbaines. La Guadeloupe avait alors connu quinze jours d’émeutes entraînant une paralysie de l’île avec la fermeture d’écoles, des barrages routiers, le pillage de commerces et de pharmacies.
Cette décision collégiale du tribunal correctionnel, qui intervient après deux jours de procès, les 16 et 17 octobre derniers, au cours desquels chaque prévenu a pu assurer sa défense, fait suite à une information judiciaire ouverte trois ans plus tôt devant un juge d’instruction en raison de la complexité du dossier et des nombreuses personnes mises en cause.
Conformément au principe de l’individualisation de la peine, les sanctions prononcées ont tenu compte du rôle de chaque prévenu dans le déroulement des faits, de leur personnalité et de leur parcours.
Ces peines ont également été prononcées au regard des circonstances dans lesquelles les faits jugés ont été commis et de leur retentissement. Ainsi, il a été tenu compte du contexte de violences commises par les prévenus dont certains s’en étaient pris à la gendarmerie de Lamentin.
Au-delà de leur gravité intrinsèque, et sans avoir à se prononcer sur les raisons d’un tel mouvement de contestation, ces faits ont, à leur niveau, participé au trouble grave à l’ordre public ayant perduré durant plusieurs semaines à cette période.
Chaque condamné peut faire appel de ce jugement dans les 10 jours de son prononcé.
Le jugement :
























