Guadeloupe. Bérangère Couillard et les sargasses

Bérangère Couillard, accompagnée par le sous-préfet Bruno André et la vice-président de la Région, Sylvie Gustave dit Duflo, a été accueillie par David Nébor. @AJV

David Nebor, maire de Petit-Bourg, a reçu, jeudi 15 juin 2023, en mairie la secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Bérangère Couillard, qui était accompagnée de Sylvie Gustave dit Duflo, vice-présidente de la Région Guadeloupe, et Bruno André, sous-préfet.

C’était la séquence sargasses du déplacement de la secrétaire d’Etat. David Nébor a dit les conséquences néfastes de ces arrivées de sargasses, pour la Guadeloupe mais surtout pour sa commune exposée aux vents portants. Les radeaux de sargasses s’y déposent à loisirs.

Ces échouages de sargasses sont conséquents, pour la santé des gens, pour la destruction des écosystèmes, pour la mise en péril de l’économie, surtout touristique.

Fort heureusement, a-t-il souligné, il y a une collaboration étroite avec Etat qui a mis en place un dispositif de barrages flottants.

David Nébor a dit sa gratitude pour cet engagement sans faille.

Autre dossier, évoqué, l’effondrement des falaises en bord de côte, falaise parfois habitées. Il a aussi loué l’Etat qui a pris des mesures d’urgence pour soutenir la commune notamment au moment du relogement des personnes sinistrées.

Le maire de Petit-Bourg a encore dit son souhait qu’avec l’Etat, les collectivité majeures, la commune puisse partager les défis pour l’avenir, notamment ceux du réchauffement climatiques et ses conséquences.

Que faire de ces sargasses ?

La secrétaire d’Etat, Bérangère Couillard, a répondu qu’elle était sensible aux impacts néfastes des échouages de sargasses, pour l santé des Guadeloupéens, pour l’écosystème et aussi pour l’économie touristique.

Elles a rappelé les plans sargasses, le dernier portant sur 37M€ qui vont servir pour :
. Financer des machines de ramassage sur la côte
. mettre en place des détecteurs d’arrivées des bancs
. doter la Guadeloupe d’autres capteurs de gaz
. installer sur certains sites des barrages flottants.

Bérangère Couillard a rappelé la nécessité de trouver un statut pour ces sargasses, lutter contre leur production et savoir ce qu’on en fait.
« Ça doit occuper les organisations internationales. Il y a 9 millions de tonnes de sargasses chaque année dans la Caraïbe. »

Sylvie Gustave dit Duflo, vice-présidente de la Région en charge de l’environnement, a souligné que la Région est aux côtés des collectivités dans une problématique quotidienne puisque les échouages ont lieu désormais toute l’année. La Région Guadeloupe a lancé un marché pour livrer du matériel aux communes. Les livraisons devraient être faites bientôt.

De même, la Région a commandé des études de courantologie et de bathymétrie.

Sylvie Gustave dit Duflo a porté devant la ministre une demande des îles de Guadeloupe — 40% des échouages de sargasses se font à Marie-Galante : que la question soit portée à l’agenda national. Revenant d’une tournée centre-américaine, elle a dit qu’on attend de la France qu’elle porte la voix des petits pays de la Caraïbe. Et de citer, en sus des pays anglophones voisins, Cuba qui demande aussi un soutien face à cette catastrophe. « La perte touristique est de 94M€ pour ces pays ! »

Les grands moyens

Aurélien Jabot et Christelle Leborgne ont édifié la ministre sur les conséquences des échouages de sargasses dans l’archipel. @AJV

Christelle Leborgne, de la cellule Pulsar de lutte contre les sargasses, est invitée à prendre la parole. Elle a refait l’historique des arrivées de sargasses en masse depuis 2011, avec un pic en 2018 année record.

En 2023, comme il y a toujours des sargasses, il y a un deuxième plan pour optimiser la gestion de ces sargasses :
. Anticiper, avec une surveillance satellite pour évaluer les risques d’échouages plus un réseau de caméras mis en place depuis 2019 par le BRGM (Bureau des recherches géologiques et minières) sur 9 sites et aussi la mesure des concentrations de sulfures d’hydrogène et d’ammoniac. A ceci vient s’ajouter un plan d’éloignement des populations. Prochainement, il y aura aussi un Atlas pour identifier les sites à enjeux et leur vulnérabilité.
. Action : les communes sont en première ligne. L’État apporte son accompagnement technique et financier.
En 2023, de nouvelles communes sont impactées dotées de kits sargasses. 60 équipements ont été complétés par la Région.
Les soutiens financiers permettront l’acquisition d’engins nautiques pour récupérer les sargasses avant leur échouage.
Que fait-on des sargasses une fois ramassées ? Les sargasses sont stockées faute de valorisation sur 17 sites qui sont saturés.

Christelle Leborgne a expliqué le dispositif en cours d’installation à Petit-Bourg : il s’agit de la pose de barrages flottants à Arnouville (3 km), à Roujol Bovis (2 km), à Vinaigrie (2 km)
Il est fortement question d’expérimenter la réimmersion des algues…
. L’organisation est fondée sur la coopération de tous : depuis août 2022, il existe un COPIL national et localement le Sar-GIP et bientôt un syndicat mixte ouvert (SMO) qui est en cours de constitution.
En attendant , le GIP assure la coordination et la programmation des actions de lutte. Les communes et collectivités interviennent sur le terrain.

L’exemple de la Porte d’Enfer

Second intervenant Aurélien Jabot (DEAL) a insisté sur les conséquences de ces arrivées de sargasses sur la biodiversité, rappelant que temps que les radeaux de sargasses sont en mer, ils sont des lieux de rassemblement d’espèces marines qui y trouvent leur pitance.

Une fois près des côtes ces mêmes radeaux de sargasses sont des menaces pour les écosystèmes qui sont étouffés par l’abondance de sargasses.

Il donnait l’exemple connu de la Porte d’Enfer, dont le lagon est dévasté depuis 2019 : toute vie a été détruite, la plage est interdite et le stockage des algues derrière la plage a détruit la forêt voisine…

Bérangère Couillard a ensuite pris le bateau pour se rendre compte au large des arrivées de sargasses.

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Email

Actualité

Politique

Economie

CULTURE

LES BONS PLANS​