Le processus d’internationalisation de l’aéroport des Cayes reste dans l’impasse. Après le lancement, le 5 mars dernier, de ce processus attendu depuis des années, peu d’avancées ont été enregistrées. Invité à la matinale de Magik 9 mercredi 9 juillet 2025, Astrel Joseph, membre de la structure « Nou bouke tann », dénonce un blocage volontaire orchestré par certains groupes d’intérêts.
Lors de son intervention à l’émission Panel Magik, Astrel Joseph a reconnu que des progrès ont été réalisés depuis le lancement du processus. Grâce à cette initiative, des mesures ont été prises pour faire aboutir ce projet attendu depuis 2010, a indiqué l’homme d’affaires.
Parmi ces avancées, M. Joseph a mentionné la décision du gouvernement de déclarer d’utilité publique certains espaces situés à proximité de l’aéroport, en vue de porter à 450 hectares la superficie de cette installation. Il a cité la mise en place de l’Office national de l’aviation civile (OFNAC) et la réalisation d’un vol test par la compagnie IBC Airways.
Cependant, selon Astrel Joseph, d’autres initiatives auraient pu être engagées si elles n’avaient pas été bloquées par des groupes d’intérêts, présents tant au sein de l’État que dans la sphère économique, qui freinent l’évolution du projet et entravent l’autonomie et la relance économique de la région.
« Il y a un petit groupe qui cherche à détenir le monopole sur tous les grands projets du pays : le commerce, les infrastructures… Ce n’est ni un hasard ni un accident si le pays ne dispose pas de port international en région ni d’aéroport international dans les grandes villes. Ce groupe veut tout contrôler », a dénoncé Astrel Joseph.
M. Joseph critique le manque de transparence dans la communication des instances étatiques, notamment celle de l’Autorité aéroportuaire nationale (AAN), concernant les étapes déjà franchies et celles en attente. À titre d’exemple, il a révélé qu’un groupe de membres du secteur privé a été sollicité pour proposer un plan de partenariat public-privé afin d’encourager les investissements dans l’aéroport.
Ce document, a-t-il précisé, a été soumis aux autorités depuis le 4 mars dernier, mais il n’a, jusqu’à présent, reçu aucune réponse. « Il n’y a pas de problème d’argent, mais une volonté manifeste de la part de certains de faire barrage au projet », a déploré M. Joseph.
« Il est temps que ces groupes libèrent le pays. Il est aussi temps que les citoyennes et citoyens cessent de rechigner à défendre leurs droits. Nous sommes tous des héritiers de Dessalines ; dans le respect des lois, nous sommes appelés à protéger nos intérêts. Nous n’avons pas à quémander des faveurs à qui que ce soit », a affirmé Astrel Joseph, plaidant pour la construction d’une alternative à ces groupes d’intérêts.
Source : Le Nouvelliste