Arnaud Fedhaoui : « Il y a de réels enjeux liés à la préservation de la biguine »

Il a été la révélation du concert Biguine wabap, co-organisé par le pianiste Jean-Max Mirval, ce samedi 8 octobre, au Palais des sports du Gosier.

Sa pratique musicale est très récente, mais témoigne déjà d’une certaine maturité. Aux côtés de musiciens qui n’ont plus rien à prouver, Arnaud Fedhaoui a assuré plus de trois heures de live, accompagnant Lola Martin, monument de la musique antillaise, Rony Théophile, Jessica Baden… Bien entouré par ceux qui l’ont précédé sur la voie de la musique, Arnaud a pu s’exprimer pleinement avec son panel d’instruments (saxophone, clarinette, trombone), livrant des solos parfois bluffants, donnant tantôt la réplique à Camille Sopran’n, tantôt à Max Télèphe.

Arnaud Fedhaoui, bien entouré pour sa première grande scène : Jean-Max Mirval, Max Télèphe, Camille Sopran’n.

Il quitte la fac pour se consacrer à la musique

Certes, ce n’est que récemment, pendant le confinement, qu’Arnaud Fedhaoui, titulaire d’un bac S, a choisi d’abandonner ses études de biologie marine à l’Université des Antilles pour se consacrer à la musique. Après une audition, il retourne au lycée, à Carnot (Pointe-à-Pitre), dans la section S2TMD, dirigée par Christine Charcol. Sa prestation à Biguine wabap conforte sa décision.

« Je pense que j’entre dans la vraie vie d’artiste, commente-t-il. Souvent, je jouais dans des bars. Mais, là, pour Biguine wabap, c’était vraiment pro. Etant perfectionniste, je sais que j’ai eu quelques ratés, mais je suis satisfait : c’est l’un des meilleurs concerts que j’ai faits. »

« Je veux me consacrer aux musiques traditionnelles de Guadeloupe. »

Cette immersion dans le registre de la biguine avec des artistes de référence a renforcé son intérêt pour cette musique. « Ce rythme m’interpelle. J’écoutais la biguine à la radio, mais les diffusions étaient rares. J’ai commencé à écouter des biguines des années 1950/1960 sur YouTube. »

D’abord initié au violon, qu’il pratiquait en parallèle de son premier cursus scolaire scientifique, Arnaud s’est mis à la clarinette, au saxophone, au trombone, pour la biguine. « Vraiment, c’est une musique qui me plaît. Avec la biguine, il y a des enjeux culturels, historiques liés à sa préservation. »

A 21 ans, Arnaud aspire désormais à devenir musicien professionnel. « J’ai aussi envie de donner des cours, précise-t-il. J’ai suivi une formation sur la réparation d’instruments. Je veux me consacrer à l’environnement de la musique et surtout, aux musiques traditionnelles de Guadeloupe. »

Cécilia Larney

Camille Sopran’n Hildevert : « La relève est assurée ! »

Heureux d’être de retour au pays pour le concert exceptionnel de Biguine wabap, Camille Sopran’n a été satisfait de constater que « la relève est assurée et cela me fait plaisir. Quand je suis arrivé, j’étais impressionné de voir qu’Arnaud jouait du saxophone, de la clarinette du trombone… C’est un choix difficile pour un saxophoniste, mais il maîtrise sereinement sa pratique et ça marche tellement bien ! Vraiment Arnaud est formidable. On ne va pas le lâcher ! »

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