Ary Chalus : « La violence sape les bases de notre vivre ensemble ! »

Quatrième et dernière plénière de l’année pour la Région Guadeloupe. Avec un ordre du jour chargé. Essentiellement des questions financières.
Ça sent les vacances, même si la plupart des conseillers régionaux sont à leur place. Le principe de la participation en visioconférence est toujours valide.
Et puis, il y a le discours du président de Région, le moment de faire passer des messages, urbi et orbi, à la ville et au monde, aux élus et aux Guadeloupéens. Discours un tantinet prémonitoire…

Puisqu’il y a eu l’intrusion dans le bâtiment de manifestants contre la vaccination obligatoire qui sont entrés ensuite dans l’hémicycle, interrompant la fin de la plénière. Les élus se sont dispersés tandis que les manifestants s’installaient à leur place.

Malgré le temps des vacances proche, les élus étaient là.

Le discours du président Ary Chalus se veut offensif. 

« Je ne suis pas de ceux qui croient qu’on peut supprimer la souffrance en ce monde, je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la misère, je rajouterai même le désespoir.

Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; car, en pareille matière, tant que le possible n’est pas fait, le devoir n’est pas rempli. »

En reprenant ces quelques phrases de Victor Hugo, Ary chalus donne le ton de son intervention. 

Ces mots lui sont venus tout naturellement parce qu’ils illustrent parfaitement les sentiments des Guadeloupéens qu’il a rencontrés au cours de ses déplacements. 

Il a ressenti « un vent de désespoir et d’incertitude auquel nous devons répondre en faisant renaître l’espoir, en réaffirmant la position de la région Guadeloupe comme un rempart solide face aux adversités. »

L’union sacrée des élus

Ary Chalus a appelé les conseillers régionaux à maintenir la proximité des élus et de la population.

Puis, il a rappelé les négociations ouvertes avec le Collectif des organisations en lutte contre la vaccination obligatoire et le passe sanitaire, avec le préalable de l’abrogation de la loi du 5 août 2021 et son décret d’application du 7 août 2021 sur la vaccination contre la Covid pour lequel les élus ne sont pas compétents. 

« Nous avons aussi assumé nos responsabilités, a-t-il affirmé, aux côtés des élus départementaux, municipaux et de nos parlementaires; nous avons dans une union inédite fait corps, ensemble, pour porter la voix du dialogue pour obtenir un accord de méthode défini conjointement avec le collectif qui porte la contestation.»

L’écoute des revendications a pu se faire — Ary Chalus a donné comme exemple une réunion de quatre heures avec l’UGTG, les ouvertures engagées et contrariées avec le Collectif — et les élus ont fait des propositions. 

Au nombre de celles-ci le report au 31 décembre 2021 de l’obligation vaccinale pour les soignants et les sapeurs-pompiers de la Guadeloupe.

« Nous sommes toujours mobilisés pour négocier, chacun sur son champ de compétences. »

« Il y a une chose qui nous rassemble tous, c’est notre identité
guadeloupéenne. »

Ary Chalus

Ary Chalus a regretté qu’il ait fallu un accord de méthode avant d’ouvrir des négociations avec le Collectif. 

« Nous n’avons pas besoin d’accord entre nous pour pouvoir nous parler (…) En Guadeloupe, nous n’arrivons plus à nous parler alors que nous disons que nous avons l’amour du pays. »

« Il y a une chose qui nous rassemble tous,
c’est notre identité guadeloupéenne. »

C’est un appel au rassemblement des populations face à la crise sanitaire, face aux problèmes sociaux et environnementaux qui impactent la vie quotidienne des Guadeloupéens.

« La Guadeloupe a besoin de toutes ses forces vives, de toutes ses compétences. »

Plus loin dans son discours, Ary Chalus a demandé que s’instaure « le dialogue social pour qu’enfin, nous sachions éliminer le mépris et la défiance.

Même en désaccord, nous devrons rester des partenaires !

Car il n’y a qu’ici, en Guadeloupe, que nos enfants pourront se sentir pleinement chez eux ! »

Cependant, comme le président de Région se fait un devoir d’être direct, il ne pouvait manquer d’ajouter : « Nous condamnons absolument les exactions commises en marge du mouvement de contestation, leur nature et leurs conséquences doivent nous interroger.

Les menaces sur les élus, les menaces proférées à l’encontre des personnels soignants et du directeur du CHU, des Guadeloupéens comme vous et moi, qui ont eu fort à faire et qui n’ont jamais failli depuis le début de la pandémie…

Tout cela est inadmissible et détruit ce que nous et tous ceux qui étaient là avant nous avons construit !

La violence sape les bases de notre vivre ensemble ! »

Des mesures en faveur
de la jeunesse

La jeunesse n’est pas oubliée dans ce discours puisque des mesures sont prises par la Région Guadeloupe pour faciliter son accès à la vie citoyenne et professionnelle.

« Au profit de notre jeunesse, a dit le président Ary Chalus, nous proposons des mesures pour leur insertion tels que le doublement des contrats de professionnalisation pour atteindre 300 jeunes d’ici 2023.

En réponse à la préoccupation des jeunes diplômés, la collectivité régionale se mobilise aussi pour la mise en place d’un dispositif de recrutement des jeunes cadres dans les très petites entreprises en contribuant à la prise en charge des salaires pendant trois ans.

Pour la période 2022 – 2023, il s’agira de recruter 150 cadres pour un coût de 8,5 M€.

Des mesures pour la formation, avec une augmentation de 600 bénéficiaires pour les aides individuelles à la formation ou encore le doublement des effectifs de stagiaires pour le stage régional jeune en entreprise; nous passerons à 1 400 jeunes.

Des mesures pour la création d’activité tel que le « chèque expert » en faveur de 120 entreprises en partenariat avec l’ordre des experts comptables pour la pérennité des entreprises et contribuer au maintien des activités et à la croissance économique. »

« Je le dis aux personnels concernés, je ne veux pas qu’il y ait le moindre retard dans la mise en application de ces mesures. Je le dis devant la représentation, les élus. », prévient Ary Chalus en élevant la voix.

Sur les bancs des élus, à signaler, la présence de Clémence Botino, miss Guadeloupe, miss France et parmi les 10 plus jolies femmes du monde, et Ludivine Edmond, miss Guadeloupe en titre. 

Les deux miss ont été fêtées comme il se doit.

Jeunes femmes honorées au cours d’une petite cérémonie par la remise de bouquets et de cadeaux, avec un discours remarqué de Marie-Luce Penchard qui a rappelé que ces jeunes femmes sont remarquables par leur beauté, leur intelligence, véritables ambassadrices de cette jeunesse talentueuse de Guadeloupe. 

Josette Borel-Lincertin
n’est pas contente

Profitant de la parole donnée aux élus, Josette Borel-Lincertin, tête de liste Péyi Gwadloup aux régionales, a manifesté son mécontentement de ne pas avoir été associée à la constitution d’un groupe Péyi Gwadloup à la Région.

« La liste que j’ai conduite a eu 8 élus. 7 ont constitué un groupe. Personne ne m’a prévenue. On m’a laissée de côté. J’ai compris et je reprends ma liberté d’action et de vote. »

Questionné sur le sujet, Bernard Guillaume, premier adjoint au maire de Basse-Terre, responsable du groupe Péyi Gwadloup, s’est inscrit en faux contre ces propos. L’ancienne présidente du Conseil départemental aurait bien été avisée de la constitution du groupe. *

Groupe qui comprend, outre Bernard Guillaume, Hilaire Brudey, Sylvie Chammougon-Anno, Victorin Lurel, Magaly Marcin, Loïc Martol, Marcelle Pierrot.

André-Jean VIDAL

*Le communiqué du groupe Péyi Gwadloup

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