Elevée au gwoka et à la danse traditionnelle indienne, finaliste de stArt, Malia Mkolajk souhaite emmener les danses traditionnelles de Guadeloupe sur les plus grandes scènes internationales.

Depuis quelques années, Malia Mkolajk a inventé son propre style, mélangeant danse traditionnelle, danse moderne et contemporaine avec les talons « Heels ». Aujourd’hui la jeune danseuse vit de sa passion après un parcours inspirant de détermination entre la Guadeloupe, la France, Saint-Martin et les Etats-Unis.
Danseuse polyvalente, chorégraphe, professeure de danse sur talons, modèle photo et vidéo, Malia Mkolajk est une artiste qui a plus d’une corde à son arc. Pourtant, la jeune danseuse, originaire de Capesterre Belle-Eau, avait entamé un chemin qui l’emmenait loin de la danse après l’obtention de son baccalauréat.
Fille de parents ingénieurs, c’est dans cette filière que Malia s’oriente dans un premier temps après l’obtention de son diplôme dans la ville de Lyon.
« Depuis que j’ai l’age de 8 ans j’avais le rêve d’être danseuse. Je voulais être sur scène et faire des spectacles, mais quand j’étais dans cette école j’ai vu que je n’avais ni les moyens ni le temps de prendre des cours de danse donc je me suis battue pour changer d’école d’ingénieure, pour aller dans une autre école qui me proposait un parcours aménagé. »
Malia quitte donc la formation lyonnaise pour une nouvelle école d’ingénieur à Toulouse, où elle a l’opportunité de suivre un double cursus avec une école de danse chorégraphique. Au cours de cette année, elle a pu reprendre le gout de la danse qui lui avait tant manqué au cours de sa première année de formation à Lyon.
« Après le covid, qui a interrompu ma formation de danse, j’ai demandé à mon école d’ingénieure de me donner une année de césure. C’est une année durant laquelle j’interromps mes cours, pour que je puisse voir si je pouvais faire de la danse mon métier. Au vu de ma motivation, ma scolarité et mes notes, ils me l’ont accordé ».
Elle se dirige donc vers Paris pour poursuivre sa formation. Rapidement dans la capitale, elle se rend compte que bien qu’elle a quelques opportunités pour se produire, ces opportunités seront facilités si elle se construit un « book » photo et vidéos qui démontre ses aptitudes.
Malia s’envole donc pour Saint-Martin afin de mettre en place ce book. De Saint-Martin, Malia repasse par la Guadeloupe où elle va continuer de développer son concept. « Depuis petite j’ai commencé la danse avec le Gwoka et la danse traditionnelle indienne. Après je me suis intéressée à d’autres styles : samba, dancehall, salsa, modern jazz, contemporain. Arrivée à Paris, j’ai tout mélangé, cela faisait un petit moment que dans mes créations je mélangeais tous ces styles », explique-t-elle.
En Guadeloupe, elle continue le HEELS, un style de danse jeune qui permet de mélanger toutes ses influences. Lors du concours START qui promettait la somme de 10 000 euros au gagnant, elle a présenté son concept au jury. « La danse avec les talons qui est très sensuelle avec une posture en demi-pointe donc une énergie très élevée, comment le mélanger avec le Gwoka qui est dans une énergie au sol et en faire un show. J’ai appelé la pièce « Mi Nou » ».
L’objectif de cette pièce, est de valoriser le patrimoine culturel de la Guadeloupe notamment avec le Gwoka et la danse traditionnelle indienne en le mélangeant au Heels dans un show américanisé. Au cours de son année de césure, Malia s’est également rendue à Los Angeles où elle a suivi le BTB camp organisé par Tia Rivera, ancienne chorégraphe de Beyonce pour sa tournée mondiale « Renaissance Tour ».
Au cours de ce passage, elle a appris à s’insérer dans le show-business américain et à décrocher des opportunités en tant que danseuse professionnelle tout en élargissant son carnet d’adresse. Maintenant, Malia souhaite retourner aux Etats-Unis avec un visa d’artiste pour débuter sa carrière de danseuse internationale.
« Pour obtenir ce visa ils demandent de démontrer pourquoi tu te démarques des autres artistes américains, pourquoi ils t’engageraient toi plutôt qu’un Américain. Ma démarche est de montrer que ma caribéannité mon identité, ma culture avec les danses traditionnelles Gwoka et danse indienne sont mes atouts pour travailler aux Etats-Unis ».
Comme à son habitude, Malia se dirige vers ses objectifs sans se décourager, elle prépare actuellement son dossier pour obtenir le visa artiste et se rendre aux Etats-Unis.
Tafari Tirolien