Documentaire. Chœurs Atlantiques, une quête mémorielle sur trois continents

Après une présentation à Tropiques Atrium (Fort-de-France), samedi 31 mai, le documentaire inédit de Safoi Babana-Hampton, Chœurs Atlantiques, est programmé au MACTe (Pointe-à-Pitre), mardi 3 juin.

Réalisé par Safoi Babana-Hampton, professeure associée, universitaire-chercheuse, chargée d’enseignement d’études françaises, francophones et culturelles à la Michigan State University, le documentaire Chœurs Atlantiques démarre à la Baie du Diamant (Martinique). Sur trois continents, il met en lumière ce que signifie Etre noir aujourd’hui dans un monde globalement interdépendant. Un voyage guidé par l’artiste martiniquais Laurent Valère, qui initie un dialogue transatlantique avec les artistes et intellectuels de la diaspora noire.

Safoi Babana-Hampton, réalisatrice.

« Entre 2014 et 2023, je suis allée à la rencontre d’artistes noirs, des acteurs du changement culturel, des historiens et des décideurs politiques en France, aux Antilles françaises, et au Sénégal, pour recueillir leurs perspectives sur la place des histoires douloureuses de la traite négrière et de l’esclavage dans les visions contemporaines d’un avenir humain plus juste et meilleur, explique Safoi Babana-Hampton.

La riche variété de perspectives, qu’elles soient inspirées par la poétique créoliste de la relation d’Edouard Glissant ou la pensée panafricaniste ou diasporique noire, ou encore par la poétique spectrale de Jacques Derrida, convergeait vers la nécessité de s’interroger sur ce que signifie d’être souverain dans un monde interdépendant. Quels modèles d’émancipation nourrissent et promeuvent une poétique, une éthique et une politique de non-violence ? Quelle est la place des histoires de souffrance de groupes humains divers dans le devoir d’imaginer et de construire une culture de solidarité humaine ? Qu’est-ce que cela signifie lorsque les spectres et les histoires du passé convergent avec les spectres et les histoires de l’avenir/l’à venir, vingt-deux ans après l’adoption en France de la loi Taubira ? »

« Le naufrage de l’histoire afro-antillaise francophone »

Laurent Valère.

Le film revient sur le parcours hors du commun du plasticien et sculpteur martiniquais Laurent Valère qui part depuis 1997 sur les traces du naufrage d’un navire négrier survenu en 1830 lors d’une tempête tropicale sur la côte de la ville du Diamant, en Martinique. Ce navire déportait illégalement des captifs africains après l’abolition de la traite négrière de Vienne, en 1815.

Laurent Valère est le premier à raconter l’histoire des victimes africaines de cet événement historique par le biais de l’art avec sa sculpture monumentale, Le Mémorial CAP 110. Le site est devenu l’un des lieux de mémoire publique les plus importants de la Martinique depuis son inauguration en 1998, à l’occasion du 150e anniversaire de la seconde abolition de l’esclavage en France, en 1848.

En revisitant l’histoire d’un naufrage d’esclaves, Laurent Valère inspire une quête de réponses culturelles à ce que plusieurs participants au documentaire perçoivent comme « le naufrage de l’histoire afro-antillaise francophone ou un certain révisionnisme historique ».

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