Festival. Wonderfil, mémoire d’un savoir-faire ancestral à transmettre

Nourri par un dense travail de documentation sur l’art du tissage, Wonderfil Festival témoigne d’une vraie démarche novatrice et enrichissante pour les visiteurs de tous âges.

Au cœur du Wonderfil Festival, dédié à l’art du tissage, Véronique Hermann Sambin. Avec le même soin qu’elle accorde à ses textes, l’artiste, sensible à la poésie des mots, à la charge symbolique qu’ils évoquent, a construit le Wonderfil Festival.

Véronique Hermann Sambin.

« Entre l’écriture et le textile, le parallèle est très fort, commente Véronique Hermann Sambin. Dans le textile, il y a la rencontre de la chaîne et de la trame, qui, au départ, ne vont pas le même sens. A la fin, elles s’unissent pour former la toile.

Il y a des histoires qui s’écrivent sur le tissu, des symboliques très fortes. Quand j’écris mes chansons, je suis très attachée aux symboles, à l’entrelacs des mots. »

Un autre regard sur le tissu

Wonderfil Festival fait la synthèse des centres d’intérêt, des sources d’interrogation de Véronique Hermann Sambin. De son attachement au tissu que sa mère manipulait fréquemment dès son enfance, à la « grosse consommatrice de vêtements » qu’elle est devenue, tout en restant attentive aux problématiques du moment sur l’environnement, la décroissance…

Ceci lié à une quête généralisée du bien-être sous toutes ses formes qui pousse les uns et les autres vers la tendance du « faire soi-même ». Autant d’aspects que porte le Wonderfil Festival.

« J’ai un attachement aux étoffes, aux couleurs et j’ai eu envie de savoir comment tout cela fonctionnait, explique Véronique Hermann Sambin. Je me suis initiée au tissage, il y a 4 ans, et j’ai eu envie de partager tout ce que j’ai découvert avec le Wonderfil Festival. »

De la genèse du tissu au recyclage

Le coton de Guadeloupe est à l’honneur.

Ateliers, démonstrations, expositions de créations artistiques et pleines de délicatesse, particulièrement les coussins de Jewel S., présentation de la culture du coton, de recyclage de tissu…, le Wonderfil Festival est un concept novateur qui invite à poser un autre regard sur le textile, à découvrir l’origine de ce matériau qui nous semble si naturel, et explorer le champ des possibles.

Richement documenté, Wonderfil Festival invite à un voyage dans le temps, dans l’espace, vers d’autres cultures, pour toujours mieux revenir en Guadeloupe. De fil en aiguille, les pas du visiteur sont portés du métier à tisser à la place du coton en Guadeloupe. Hier… et aujourd’hui ?

« J’ai bien conscience que c’est une utopie de penser qu’on va commencer à tisser en Guadeloupe. Mais, à partir de ce geste universel, ancestral, on peut personnaliser nos habits avec du coton, en créant des petites pièces tissées. »

Autour de Véronique Hermann Sambin, deux tisserandes apportent leur contribution, ainsi que des artistes textiles (Jewel S., Judith Tchakpa), la « paroleuse » Simone Lagrand…

Cécilia Larney

Pointe-à-Pitre, Pavillon de la ville. Jusqu’au 31 juillet, de 9 h 30 à 17 heures. www.artstisserands.com

Un espace pour les tisserandes

Création extraite de la série de coussins de Jewel S.

Savoir-faire artisanal ancestral, l’art du tissage devient très vite passionnant, tant il couvre de domaines : artisanat, économie, société, histoire…

Depuis le 10 juillet, ateliers, démonstrations, projections de documentations, ouvrages, ont permis une première approche très engageante, faite de découverte pour les uns et de réminiscence pour les autres.

Pour Véronique Hermann Sambin, il s’agit de pérenniser ce rendez-vous avec une formule biennale, mais aussi d’autres lieux d’exposition, et une transmission de la culture du tissage aux plus jeunes. « Il est important que les enfants voient un métier à tisser : il produit une vraie musique, avec la navette qui passe de droite à gauche, explique l’artiste. Il y a aussi le toucher, le sens de l’observation qu’on développe, la confrontation avec la matière…

L’idéal serait de faire circuler cette exposition. L’autre élément fondamental pour moi, c’est que les tisserandes trouvent un espace pour accueillir des stagiaires, animer des formations, qu’on valorise et qu’on transmette ce savoir-faire artisanal. »

Après cette exposition exceptionnelle autour du textile, l’artiste Véronique Hermann Sambin retrouvera la scène, les 5 et 6 août, au New Ti-Paris (Le Gosier).

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