Placés en garde à vue lundi 14 salariés d’EDF PEI (centrale de Jarry) ont été rendus à l’affection de leurs proches mardi 24 juin. L’enquête se poursuit.
La procureure de la République à Pointe-à-Pitre, Caroline Calbo, a communiqué les faits suivants.
Le 25 octobre 2024, à la suite d’un conflit social opposant EDF PEI au syndicat CGTG, treize salariés grévistes ont pénétré dans la salle de commande de la centrale électrique et provoqué l’arrêt brutal des moteurs thermiques ; ces grévistes, rejoints par deux autres, ont ensuite désactivé le groupe électrogène de secours, privant d’électricité l’ensemble de l’archipel de la Guadeloupe pendant plus de 24 heures.
La section de recherche de la gendarmerie de Pointe-à-Pitre, saisie d’une enquête pour mise en danger de la vie d’autrui et dégradations de biens d’utilité publique, a réalisé ces derniers mois des investigations pour déterminer l’ampleur du préjudice causé par ces faits et identifier les responsables.
Il ressort notamment des investigations réalisées auprès de l’ARS et au CHU, mais également des auditions des patients et de leur famille que :
- 25 patients à domicile dont 21 en soins palliatifs ont été en rupture de soins et ont vécu ce black out dans un inconfort total (inutilisation de leur lit médicalisé, matelas anti-escarres dégonflés, chaleur, privation de lumière voire d’oxygène, liaison téléphonique coupée). Certains patients, en soins palliatifs à domicile, sont décédés juste après ces faits en raison de difficultés respiratoires ;
- 10 personnes ont été intoxiquées au monoxyde de carbone après utilisation de leur groupe électrogène et placées sous assistance respiratoire au CHU ;
- outre les appels 17 et 18 qui ne pouvaient aboutir.
S’agissant des dégradations, le préjudice a été estimé par EDF à 904 204 euros (remplacement de pompes d’injection, filtres, interventions,…)
Les exploitations des vidéosurveillances et des badges de sécurité des employés ont permis d’identifier quinze suspects, qui ont tous été entendus ces derniers jours en garde à vue (le dernier ayant été placé en garde à vue ce matin), par des enquêteurs de la section de recherches et du commandement de la gendarmerie de Guadeloupe.
Aucun n’a reconnu ni revendiqué la coupure électrique, avant de souhaiter garder le silence.
Les gardes à vue ont été levées pour poursuite d’enquête (exploitation des données) avant qu’une réponse pénale ne soit rendue dans les prochains mois.