Guadeloupe. Canne : le protocole est signé mais les producteurs en appellent à Bruxelles

Les retardataires étaient attendus devant l’Espace régional du Raizet, aux Abymes pour venir signer le protocole d’accord afin que la campagne cannière puisse commencer. Ils sont venus, sous les huées de la foule, avant de signer. Pendant ce temps, le collectif des producteurs de cannes a demandé une enquête officielle à la commission européenne pour déterminer où passent les subventions allouées par l’Europe que les petits planteurs ne voient pas.

Mardi 30 avril, après avoir laissé passer le week-end, Nicolas Philippot, directeur général délégué de Gardel, et Bruno Wachter, président de l’Iguacanne, ont signé le protocole d’ouverture de campagne exposant, outre le prix de la tonne de cannes (un peu moins de 120 euros dont 80% en aides et subventions diverses), un intéressement aux bénéfices de Gardel et la promesse d’une révision du calcul du taux de sucre dans la canne.

Le protocole prévoit à titre exceptionnel pour la récolte 2024 la mise en place d’un dispositif de compensation des basses richesses à l’aide de l’enveloppe de l’Aide à la Garantie des Prix. Les richesses inférieures à 9 seront compensées à hauteur de 32,34€ la valeur industrielle de la canne qui est payée à la livraison de la canne. Ce dispositif crée de fait un prix minimum de la tonne de canne à 9 de richesse. L’aide AGP sera de 42€ la tonne pour les mille premières tonnes sans majoration de début et de fin de récolte.

Le protocole prévoit aussi un bonus de 500 000 € de la région et de 250 000 du département soit pour 400 000 tonnes de canne broyé une aide de 1,88 €. Gardel SA s’est engagé à verser un bonus de 500 000 € soit 1,25 € la tonne pour le même volume de canne.

La tonne de canne sera payée au cours de la récolte 2024 entre 0 et 9 de richesse entre 112 et 118 € pour les cannes livrées à Gardel ce qui est très proche des 120 € demandés. Le prix de la tonne sera réévalué de 4 à 5 € en fonction du volume de canne finale.

Pendant le week-end, un psychodrame a enflammé les réseaux sociaux : Nicolas Philippot n’avait pas signé. On a même vu circuler une affichette… « Avis à la population », menaçant l’usinier. Rien que de très naturel.

Entretemps, Nicolas Philippot avait envoyé un courrier au préfet de Région, affirmant qu’il réitérait les engagements pris.

Mardi matin, l’Intersyndicale, composée du Kolektif des Agriculteurs, des organisations syndicales agricoles Coordination Gwadloup, des JA, du MODEF, de la FDSEA de Guadeloupe, du Syndicat de défense du Patrimoine Agricole des îles de Guadeloupe et de l’UDCAG ont attendu un long moment devant l’Espace régional du Raizet, aux Abymes, l’arrivée de Nicolas Philippot, directeur général délégué, et Bruno Wachter, président de l’Iguacanne, qui n’avaient pas signé, vendredi, le protocole d’accord de début de campagne.

Nicolas Philippot précédé de Teddy Bernadotte, conseiller du président Ary Chalus.

Cris, insultes, menaces, mais les deux hommes ont traversé la foule pour gagner l’intérieur et s’asseoir avec les représentants de ceux qui étaient dehors : les syndicalistes. Nicolas Philippot et Bruno Wachter se sont assis en bout de table, bien loin. De l’autre côté de cette table, Ary Chalus, François Letoutblon, directeur par intérim de la DAF, et des administratifs de la Région.

Roméo Ménard, président de l’UDCAG a remercié les deux président et le préfet pour ce protocole. Ary Chalus a longuement exhorté les us et les autres à retrouver leur calme, à démarrer la campagne jeudi 2 mai.

Après avoir lu longuement les articles du protocole, Nicolas Philippot a signé, puis Bruno Wachter a emboité le pas.

Désormais, à moins d’un incident de dernière minute, plus rien ne s’oppose à un début de campagne jeudi matin.

Le président de l’Iguacanne doit donner l’ordre de coupe. « Pour ce qui est de Gardel il y a trois cents salariés qui attendent le début de cette campagne avec impatience. Jeudi matin, nous attendons les premiers chargement », concluait Nicolas Philippot.

Les producteurs de cannes veulent une commission d’enquête de Bruxelles

« Devant les nombreuses opacités du système en place. Devant le manque de volonté de discuter des usiniers pour mettre en place un système économiquement honnête qui permettrait une juste répartition des subventions, un véritable développement de la filière canne-sucre-rhum-énergie et plus largement de l’agriculture. l’Intersyndicale constituée le 26 février 2024 demande qu’une enquête soit diligentée par la Commission Européenne sur le subventionnement de la filière et l’impact réel des aides sur l’amélioration des conditions de vie des petits producteurs de canne et l’éthique dans les relations commerciales entre les producteurs et les usiniers. »

Les griefs des planteurs de cannes

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