Guadeloupe. Courez voir l’exposition Guillon Lethière au MACTe

Les Guadeloupéens et les Caribéens vont bénéficier, jusqu’au 29 mars 2026, d’une exposition exceptionnelle au MACTe.

Cette exposition est dédiée à un Guadeloupéen illustre en son temps, un peu oublié mais remis en avant de la scène artistique : Guillaume Guillon Lethière, né à Sainte-Anne (Guadeloupe) en 1760 d’une mère esclave affranchie et d’un père blanc pays.

Raphaël Lapin, président du MACTe :

Reconnu par son père, Guillaume Guillon Lethière va quitter la colonie assez tôt pour être éduqué sur le continent. Passionné de dessin et de peinture, Guillaume Guillon Léthière va, grâce à son talent, être accepté à l’Académie de France à Rome, où il va passer quelques temps grâce à une bourse. Il en sera, un jour, le directeur, puis académicien, professeur aux Beaux-Arts. Revenu en France, il a être le peintre de la Révolution, de l’Empire et poursuivre ses activités sous la Restauration, s’éteignant après la Révolution de Juillet, en 1834.

Dominique de Font-Réaulx, conservatrice générale, représente le musée du Louvre :

Peintre de la Cour de Napoléon 1er, on doit à Guillaume Guillon Lethière des portrait d’Elisa, sœur de l’empereur, de Napoléon lui-même signant des traités. ll traverse le temps en suivant la mode politique. A la Restauration, sous Louis XVIII puis Charles X, et même Louis-Philippe 1er il est actif, formant des jeunes peintres dans ses ateliers.

L’exposition que l’on a la chance de voir en Guadeloupe, au MACTe, a été présentée au Clark Institute, aux Etat-Unis, puis au Louvre. C’est, ici, sa troisième et sans doute dernière escale.

Olivier Meslay, historien et conservateur, ancien directeur du Clark Art Institute :

Que présente-t-elle ? Des dessins, des peintures — et une tapisserie d’après le maître — de Guillaume Guillon Lethière, dont un fac-similé du fameux Serment des ancêtres, offert par le peintre à la jeune République d’Haïti.

C’est un tableau qui a une histoire. En 1998, il a été renvoyé en France pour être restauré, puis présenté au Louvre avant de faire le voyage de retour en Haïti.

Après son retour en Haïti, il a été exposé dans le palais présidentiel, qui a été en grande partie détruit par le tremblement de terre dévastateur de 2010. Il a alors été signalé que le châssis du tableau était détruit et que la toile était déchirée mais pouvait être réparée. Il a ensuite été confié au Centre de recherche et de restauration des musées de France pour être réhabilité, mais cette fois en restant en Haïti.

« Ça aurait été trop dangereux de l’extraire en ce moment… », a dit l’un des organisateurs de l’exposition qui fait référence au fait que les abords de la banque en question sont soumis à de fortes pression des gangs.

Si c’est un fac-similé qui est offert à la vue des visiteurs au MACTe, l’émotion est cependant grande car ce tableau est tout un symbole.

C’est en quelque sorte le testament artistique de Guillaume Guillon Lethière : il a voulu peindre ce tableau en 1822, qui représente la rencontre au sommet entre le leader de Saint-Domingue, Alexandre Pétion, et le général Jean-Jacques Dessalines (futur Jacques Ier empereur d’Haïti), lieutenant de Toussaint Louverture. C’est là que les deux leaders révolutionnaires conclurent un pacte décisif pour vaincre les forces coloniales françaises et obtenir l’indépendance.

Frédéric Régent, commissaire de l’exposition :

Si l’exposition est dédiée à Guillaume Guillon Lethière, d’autres peintres, de son école ou de Guadeloupe, mais des XVIII et XIXe siècles sont aussi présents.

Christelle Lozère, Christelle Lozère, professeure des Universités en histoire de l’art et histoire contemporaine, co-responsable du master histoire à l’Université des Antilles, commissaire de l’exposition :

Pour Isabelle Vestris, toute jeune directrice générale du MACTe, cette exposition constitue le renouveau de cette institution. Une exposition qu’il faut avoir vue, que l’on soit Guadeloupéen ou Caribéen, parce qu’elle montre ce que peut faire la volonté, la talent d’un homme né en Guadeloupe et qui a conquis le monde artistique.

Isabelle Vestris, directrice générale du MACTe :

Une exposition a voir jusqu’au 29 avril 2026.

André-Jean Vidal
aj.vidal@karibinfo.com

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