Le Conseil régional a poursuivi l’année Rémy-Nainsouta vendredi 12 décembre à l’Espace régional du Raizet.
L’année a été lancée par une conférence-débat et la projection d’un film qui retrace la carrière et l’engagement de l’homme politique. La conférence débat elle, est revenue sur la pensée politique, sociale et économique de Rémy Nainsouta.
Maire de Saint-Claude pendant plusieurs années, Rémy Nainsouta a marqué la Guadeloupe et la ville de Saint-Claude par sa vision et la mise en place de plusieurs politiques avant gardistes. Par exemple, Rémy Nainsouta proposait déjà au milieu du 20e siècle, l’autonomie pour la Guadeloupe.
Influencé par le penseur américain Booker T Washington, il était partisan de la construction d’une autonomie en s’appuyant sur les atouts locaux de la Guadeloupe. Il préconisait également de se rapprocher des autres îles caribéennes afin de créer une unité caribéenne qui se substituerait à l’identité européenne assimilée par la France. Pour lui, les Caraibes étaient un espace pour s’émanciper hors de l’Europe.
Dominique Hubert :
Sa pensée politique a été détaillée par Kevin Beltou, doctorant en études françaises et francophones et en études noires afrodiasporiques à l’université de Yale. En ce qui concerne sa vision économique, elle a été présentée par l’économiste Tedie Mazamba. Rémy Nainsouta dénonçait déjà la vie chère, qu’il expliquait par l’existence du « pacte colonial » qui lie une métropole à sa colonie en la forçant à ne commercer qu’avec elle.
Il préconisait par ailleurs de financer le tourisme par le système que l’on appelle aujourd’hui le crowdfunding, c’est à dire le peuple qui finance quelque chose. Selon Rémy Nainsouta, la Guadeloupe ne pouvait pas compter sur l’Etat français ou les grandes entreprises pour financer le développement du tourisme, il fallait que ce soit quelque chose de fait par les Guadeloupéens pour les Guadeloupéens.
Tedie Mazamba :
Tafari Tirolien
