Guadeloupe. L’avenir des langues et cultures de l’Antiquité, filière d’excellence, est-il menacé à Gerville-Réache ?

La suppression envisagée de la spécialité Littérature et Langues et Cultures de l’Antiquité – Latin au lycée Gerville-Réache (Basse-Terre), fait bondir des professeurs de l’établissement emblématique de Basse-Terre.

Dans une lettre ouverte, des professeurs du lycée Gerville-Réache, auteurs de la lettre ouverte pour le maintien de la spécialité Latin au sein de l’établissement, appellent à une mobilisation « citoyenne et politique » pour que les élus de la Guadeloupe interpellent le gouvernement et le ministre de l’Éducation Nationale sur cette décision qualifiée d’« injuste et discriminatoire ».

Ils interpellent également « les parents d’élèves, les anciens de Gerville-Réache, les enseignants, et plus largement tous les citoyens attachés à la transmission du savoir et à l’avenir de la jeunesse guadeloupéenne, à se mobiliser pour défendre cet enseignement. Ne laissons pas disparaître une filière d’excellence, une tradition d’ouverture intellectuelle et une chance pour nos élèves d’accéder à des études exigeantes et prestigieuses. La Guadeloupe mérite les mêmes droits, les mêmes moyens et les mêmes ambitions que les autres territoires de la France. »

« Cette suppression engendrerait une rupture de continuité entre le collège et le lycée »

Les auteurs de la lettre ouverte indiquent que « cette suppression signifierait, à court terme, la disparition de la spécialité Littérature et Langues et Cultures de l’Antiquité – Latin (LLCA-Latin) dans l’ensemble de l’académie de la Guadeloupe, alors même que cette discipline est maintenue en Martinique, en Guyane et dans toutes les académies de France hexagonale. Ce choix crée une rupture d’égalité flagrante entre les élèves de Guadeloupe et ceux des autres territoires, en les privant d’un accès équitable à une formation reconnue pour son apport culturel, linguistique et intellectuel », insistent des professeurs de Gerville-Réache.

Au-delà de la seule spécialité du lycée, « c’est tout un bassin d’enseignement qui est menacé. En effet, si les collèges Les Roches Gravées et Joseph Pitat possèdent encore des effectifs importants, la suppression de la spécialité Latin au lycée engendrerait une rupture de continuité entre le collège et le lycée. La liaison collège lycée serait donc mise à mal et certains projets communs comme le Cursus honorum du Sud Basse-Terre organisé chaque année par les professeurs de lettres classiques du bassin ne serait plus reconduit. Le lycée Gerville-Réache est depuis toujours un pôle d’excellence littéraire et en sciences sociales pour toute la Guadeloupe. »

Pour aller plus loin…

Les classes préparatoires littéraires (A/L) et économiques (ECG) accueillent chaque année des élèves ambitieux et talentueux, qui s’orientent ensuite vers les écoles normales supérieures, l’École du Louvre ou d’autres écoles de renommée nationale et internationale. Les langues anciennes sont un pilier de ces parcours, un atout culturel et intellectuel reconnu dans les concours nationaux.

« Supprimer la spécialité LLCA-Latin, c’est affaiblir la filière littéraire guadeloupéenne et compromettre l’avenir même du pôle Gerville-Réache, rappellent les professeurs de Gerville-Réache. Nous rappelons que notre lycée compte actuellement parmi ses équipes pédagogiques trois professeures de lettres classiques issues de la Prépa littéraire (A/L) de Gerville-Réache, dont deux normaliennes et agrégées, revenues enseigner sur leur territoire par conviction et par engagement. Cet exemple de réussite et de retour au pays illustre ce que la Guadeloupe perdrait si l’on supprimait définitivement ces enseignements. »

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Email

Actualité

Politique

Economie

CULTURE

LES BONS PLANS​