Après Basse-Terre (1995) et Pointe-à-Pitre (2003), Le Moule a officialisé, mardi 5 août, son entrée dans le cercle des villes françaises d’Art et d’Histoire. Le début d’un nouveau chapitre.
Comme une évidence au regard des nombreux éléments patrimoniaux dont dispose Le Moule, le label national Ville d’Art et d’Histoire, qui fête ses 40 ans, a – enfin – été attribué à un territoire, berceau de l’industrie sucrière abritant le plus grand cimetière d’esclaves de la Caraïbe, et qui ne manque pas d’attrait par son authenticité, ses richesses naturelles, architecturales, mémorielles, culturelles, les savoir-faire ancestraux, les hommes et les femmes célèbres de ce territoire entre terre et mer…
Alors oui, ce moment exceptionnel méritait bien que la fanfare La Lyre, ouvre la marche dans les rues de la ville, pour associer les Mouliens à l’événement.
La cérémonie officielle de signature de la convention d’attribution du label Ville d’Art et d’Histoire à la ville du Moule s’est déroulée, à la salle Robert-Loyson, mardi 5 août, en présence du sous-préfet de l’arrondissement de Pointe-à-Pitre et la Grande-Terre, Jean-François Moniotte, d’Edwige Millery et Marie-Noëlle Martial, de la Direction des Affaires Culturelles de Guadeloupe, Jean Bardail, maire de Morne-à-L’Eau et président de la Communauté d’agglomération du Nord Grande-Terre, du Moulien Jean-Claude Nelson, vice-président de la Région Guadeloupe, de nombreuses personnalités, dont le Pr Michel Geoffroy, président de l’Université des Antilles, Nicolas Philippot, directeur général de l’usine Gardel, Hervé Damoiseau, p.-d-g. des Rhums Damoiseau…



Au service des générations futures
Attribué par le ministère de la Culture sur avis de la Commission régionale du patrimoine et de l’architecture de la Guadeloupe, cette reconnaissance nationale met en lumière toute la richesse d’un « Patrimoine multiple et singulier à partager ».



Une fierté qui se justifie d’autant plus que cette distinction, qui n’arrive pas par hasard, est l’épilogue d’une véritable course de fond, menée collectivement, sur plusieurs années, avec constance et détermination par les équipes de la ville du Moule autour de Sylvia Sermanson, adjointe au maire, véritable cheville ouvrière du projet, de nombreux contributeurs, dont certains sont décédés, et surtout du tissu associatif très actif – la ville recense 200 associations – qui continue à préserver ce patrimoine.
« Je suis fière de mon équipe et du travail effectué avec les associations et nos partenaires, a indiqué Gabrielle Louis-Carabin, maire du Moule. Avec ce label, nous entamons la construction du Moule de demain pour la prochaine décennie ! »

Une reconnaissance qui engage
En effet, au-delà de cette réussite collective, qu’il convient de prendre le temps d’apprécier, l’histoire ne s’arrête pas là ! « Cette distinction n’est pas une fin, mais le début d’un engagement de 10 ans au service de la population », a souligné Jean-François Moniotte, sous-préfet de l’arrondissement de Pointe-à-Pitre et de Grande-Terre.


Il s’agit désormais de faire vivre ce label, notamment en le transmettant riche patrimoine aux nouvelles générations.
« Ce label est une véritable consécration pour Le Moule, écrin de culture, d’histoire, de biodiversité, riche d’un patrimoine architectural exceptionnel où le passé dialogue avec le présent, a rappelé Jean Bardail. Cette distinction, un levier pour renforcer l’attractivité touristique, culturelle du territoire, rayonne sur toute la Communauté du Nord Grande-Terre ! »
Profitant de l’écoute attentive de ses nombreux invités, Gabrielle Louis-Carabin n’a pas caché sa volonté d’aller plus loin en proposant que les autres communes de l’agglomération (Port-Louis, Petit-Canal, Morne-à-L’Eau, Anse-Bertrand) qui ont des atouts à faire valoir, candidatent pour le label Pays d’Art et d’Histoire. Une idée qui semble faire consensus. Mais ça, c’est déjà une autre histoire !
Cécilia Larney