Les 28 et 29 mai, le Département a initié un colloque consacré au parcours mémoriel.
De quoi s’agit-il ? Il y avait la Route des esclaves, initiative du Conseil départemental qui permettait aux Guadeloupéen(ne)s et et aux visiteurs de découvrir certains lieux de mémoire relatifs à l’esclavage dans l’archipel. il s’agit d’aller plus loin.
Des vestiges de la période coloniale sont nombreux sur les îles de l’archipel. Certains sont en bon état, connus, mis en valeur d’une façon ou d’une autre. D’autres sont moins connus parce qu’isolés, en mauvais état, voire, pour ce qui est des cimetières, abandonnés depuis tellement longtemps que presque rien d’affleure à la surface de la terre.
Or, on sait que ces lieux de mémoire sont partout et notamment les cimetières, de quelques tombes éparses sur le site d’une ancienne habitation à des espaces où plusieurs dizaines de tombes sont toujours là. Les archéologues, chaque fois que leur sont signalés des ossements dans un champ, se rendent sur place et sondent, évaluent l’importance de la découverte.
La plupart du temps, ils rebouchent les tombes et rajoutent une étiquette sur une carte où sont recensées les découvertes.
Cependant, ceci n’est pas satisfaisant. Là s’est inscrit un petit bout de l’histoire des hommes et des femmes de ce pays.
Un colloque international initié par le Département dans le cadre de Fò en fanmi, s’est tenu à l’Habitation Néron, au Moule, sur le site d’ancienne sucrerie, appartenant au département. C’est un site de mémoire, moins connu que l’Habitation Roussel-Trianon ou l’Habitation Murat, à Marie-Galante, le Fort Delgrès à Basse-Terre, la Poterie Fidelin à Terre-de-Bas, l’habitation la Mahaudière d’Anse-Bertrand, le canal des Rotours de Morne-A-l’Eau, le cimetière des Esclaves de Sainte-Marguerite, celui de Capesterre Belle-Eau, d’autres encore. La Route des esclaves en a recensé une vingtaine.
Ces sites sont des lieux de mémoire coloniale, tandis que l’histoire s’intéresse de plus en plus aux lieux de mémoire des résistances d’esclaves, tout en n’occultant pas les précédents. Lieux de travail, lieux de souffrance, lieux de combat, autant de lieux qu’il faut recenser, connaître, mettre en valeur. Non pas pour se lamenter mais pour retrouver toute la dimension historique du peuplement de la Guadeloupe.
il s’est agi, pendant deux jours, à des chercheurs, historiens, anthropologues archéologues, d’ici et d’ailleurs, d’apporter leur vision d’une valorisation de ce passé pour mieux comprendre le présent, envisager un avenir peut-être différent, plus résilient. En tout cas un avenir où les Guadeloupéen(ne)s de tous les âges en sauraient plus sur ce passé douloureux mais quelque part fondateur.