Guadeloupe. Pour mieux utiliser les données agricoles

De quoi s’agit-il ? D’assurer, entre les services de la Chambre d’agriculture, les organisations professionnelles et les organismes de recherches en agriculture-élevage, une circulation fluide des données statistiques. Réunion à la Chambre entre toutes les parties concernées pour un séminaire qui devrait conduire à une charte.

Victoire Violanès, première vice-présidente de la Chambre d’agriculture, accueille les participants.

Mettre en place un partenariat

Edmond Rubrice, sous-directeur de la Chambre d’Agriculture chargé des programmes, rappelle qu’il s’agit de réaliser un partenariat qui sera mis en place courant 2026 pour produire des données qui seront partagées entre organisations agricoles.

Xavier Xandé, chef du Pôle Élevagede la Chambre d’agriculture, est le modérateur de cette matinée.

De quoi s’agit-il ? De présenter une charte de partenariat pour l’élaboration de références technico-économiques agricoles.

Ensuite, capitaliser à partir de ces données.

Une réunion purement technique qui s’adresse à l’ensemble des partenaires qui produisent des données. Ils seront dans le réseau référentiel technico-économique. Elle s’adresse aussi à des chefs d’exploitations agricoles de référence.

Ces données sont, de même, utiles pour faire des dossiers de demandes d’aides.  Elles permettent aussi de gérer des situations délicates.

DAAF, INREA, interprofessions Iguavie et Iguaflhor, Région et Département, sont représentés. « Ces institutions ont besoin de ces références », rappelle M. Xandé.

Edmond Rubrice présente la problématique de production de références à la Chambre d’agriculture :

Les dernières données, celles de 2020, ont dû être réactualisées : la guerre en Ukraine a fait que les intrants ont augmenté…

Le contexte : les exploitations (80%) font moins de 4 hectares.

Que produit-on ? De la canne à sucre, des bananes pour l’exportation. Des fruits et des légumes, aussi.

Où ? Les bassins agricoles sont répartis sur Grande et Basse-Terre, Marie-Galante. Chaque zone a des caractéristiques propres.

Cependant, la comptabilité étant rarement tenue, c’est difficile d’avoir des données. La Chambre se tourne vers ceux qui sont organisés, ce qui ne donne pas des informations sur la globalité des agriculteurs.

Aider à construire des filières stucturées

L’approche par le réseau de partenariat aidera les agriculteurs afin de construire des filières structurées. Cela permettra de les accompagner dans leur développement. Les techniciens agricoles pourront mieux travailler.

Il sera possible d’avoir un COPIL et un groupe technique efficace qui pourront travailler à partir de ces données.

Lucas Etchevers, du service de statistiques de la DAAF, explique les types de données utilisées par la DAAF et d’où elles viennent.

Toutes les données sont à disposition sur les sites DAAF et AGRESTE.

De quoi s’agit-il ? De données sur les structures agricoles, la valeur des terres, les prix, les pratiques culturales, les productions, les rendements, etc. Certaines données permettent de réaliser des cartes (récupérables sur KaruGéo).

M. Etchevers insiste sur l’importance d’avoir une comptabilité sur les exploitations agricoles. Il donne l’exemple des exploitations bananières. Pour la production de melon, salade, tomate, igname, giraumon, il y a une trentaine de données à compiler récupérables sur des exploitations organisées.

Carla Barlagne (INRAE) intervient à son tour. Son intervention a été préparée avec Jean-Marc Blazy.

Elle présente les recherches menées au sein de l’unité ASTRO. Transition agroécologique des systèmes tropicaux. Ce projet a pour but de produire des données l’agroécologiques, économiques et environnementales.

ASTRO produit aussi des données socioéconomiques par enquêtes auprès des producteurs agricoles.

Des données plus qualitatives sont collectées sur le mode de vie, la transmission des exploitations.

Les différents projets défilent… qui visent à produire des données sur les cultures locales, de façon à les améliorer, mieux produire, plus, de meilleure qualité, etc. Le volet agriculture durable, favorisant la souveraineté alimentaire est toujours présent dans ces projets.

Malheureusement, les agriculteurs sont difficilement accessibles, n’ont pas de données fiables. Mais, le terreau est riche en données qu’il faut dynamiser. La rationalisation des collectes est importante pour mieux connaitre le tissu agricole.

Alain Bazir (Iguavie) présente l’intérêt qu’il y a d’utiliser les réseaux de références élevage.

En élevage, il existe une convention de la Chambre d’agriculture avec l’Institut d’élevage (national) et un réseau sur quatre filières : bovins, porcins, lapins et volailles. Les exploitations apicoles (abeilles) ne sont pas comprises : il faut 5 exploitations avec données techniques et comptabilité à jour pour intégrer le réseau.

Une exploitation standard a été définie par les techniciens pour chaque filière et type d’élevage avec des standards techniques objectifs.

L’idée est d’avoir des données en termes de coûts de production et de marge brute dégagée.

Comment utilise-t-on ces données ? Il faut se poser en qualité d’éleveur par rapport aux autres éleveurs, ici et en Martinique.

L’alimentation c’est 64% du coût de production. C’est donc une donnée à surveiller. Les indicateurs de référence sont particulièrement pointus, analysés régulièrement (tous les 6 mois) pour savoir si la rémunération de l’éleveur est de 2 SMIC (moyenne).

Ne plus utiliser les données de 2014

Mireille Laurent (Chambre d’agriculture) présente les réseaux de référence en élevage (RRE). Plus de 1 500 fermes sont suivies (Hexagone et Outre-mer).

En Guadeloupe, le projet a démarré en 2007. Il y a 26 élevages suivis. Les données sont collectées et exploitées. Elles sont fiables et transparentes. L’engagement à fournir des données se fait par convention, avec une petite indemnisation.

Ces données sont saisies dans une base de données DIAPASON et utilisées au niveau national. Elles sont transmises aux éleveurs qui en font la demande.

Elles permettent de donner des conseils, d’élaborer des dossiers d’installation, de faire des simulations économiques, de développer harmonieusement des filières.

Manuel Gérard (Iguaflhor, filières horticoles) fait un développement sur les attentes et besoins de l’interprofession.

L’Iguaflhor représente une centaine de productions, une centaine d’agriculteurs organisés au sein des organisations professionnelles, des contextes pédo-climatiques variés, des modes de production multiples (en plein champ, sous-abri, etc.).

Les données collectées permettent de mettre en place des stratégies de production.

Les attentes de l’iguaflhor sont de prioriser les cultures ou modes de cultures à référencer, qu’il y ait une cohérence des données et une validation collective de celles-ci. « Ce sont des attentes fortes. Nous avons besoin de ces données », conclut-il.

Darry Pajamandy (Chambre d’agriculture) : « Sur 40 systèmes d’exploitation vus 17 ont été retenus dans un réseau de suivi. Trois agriculteurs par système d’exploitation sont sélectionnés et tous les trois mois, les données sont collectées. Un diagnostic est réalisé par exploitation. »

La représentante de la Région explique l’intérêt de ces données pour travailler sur les dossiers d’aides. Celles utilisées en ce moment datent… de 2014. D’où l’intérêt de les actualiser rapidement.

Yannick Boc, de la CANGT : « Dans sa stratégie de développement, la collectivité a une ambition agroéconomique. » Elle rappelle Lizin Santral (18 références seront livrées par les producteurs) et les deux cabinets d’expertise qui s’occupent de collecter des données sur le territoire. « Certaines filières émergentes, pois et manioc, sont-elles prises en compte ? », demande-t-elle.

Darry Pajamandy lui répond que les 17 systèmes ne sont pas figés.

Xavier Xandé reprend le micro pour engager la phase de discussion sur le projet d’engagement collectif vers une charte de collaboration. En fait, il y aura une prochaine réunion en janvier 2026 pour finaliser la charte.

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