Guadeloupe. Santé : « Il reste un travail colossal pour la certification des établissements »

Appréciation de la qualité et de la sécurité des soins aux patients, les évaluations de la Haute autorité de santé offrent une photographie du système de santé.

Organisées tous les 4 ans, les évaluations des établissements de santé de la Haute autorité de Santé sont d’autant plus importantes qu’elles interviennent après la crise Covid. Elles constituent une photographie du système de santé en Guadeloupe basée sur une appréciation de la qualité et de la sécurité des soins. Comment les moyens humains, techniques dont dispose l’établissement à l’instant T sont mis en œuvre pour éviter tout risque pour l’usager ?

Il n’y a pas d’effet de surprise : réalisée par des professionnels de santé (des experts-visiteurs) mandatés par la Haute autorité de Santé, la visite se déroule sur une semaine à une date communiquée bien en amont, selon une liste de critères (les patients, les équipes de soins, l’établissement et sa gouvernance) transmise aux établissements de santé.

La polyclinique de Grand-Bourg en tête de classement

Il y a du très bien : la polyclinique Saint-Christophe à Grand-Bourg de Marie-Galante est le seul établissement à ce jour à obtenir la certification de la Haute autorité de santé avec mention. Parmi les résultats connus pour le moment, sur les 13 établissements visités, le CHU, établissement de santé de référence de l’archipel, a obtenu sa certification, de même que la clinique Manioukani et la clinique centre médico-social.

« Au CHU, la Haute autorité de santé a apprécié la coordination entre les équipes, les différents services et le fait d’aller vers les autres établissements de l’archipel : l’empreinte du CHU dans le territoire a aussi évalué », précise le Dr Tania Foucan, l’un des trois experts-visiteurs de Guadeloupe. Bien sûr, la vétusté des locaux n’a pas échappé aux experts. Mais, d’ici la prochaine évaluation de la Haute autorité de santé, les équipes auront intégré le nouveau CHU, à Perrin (Les Abymes).

Plus de la moitié des établissements recalés

Laurent Legendart, directeur de l’ARS Guadeloupe (au centre) avec le Dr Tania Foucan (à gauche), Henry Corenthin, de la Fédération hospitalière privée, le Dr André Atallah, président de la fédération hospitalière publique, Odile Lin, de la Commission spécialisée des usagers.

Une grosse moitié, 69 %, précisément, des établissements visités par la HAS n’ont pas satisfait aux critères d’évaluation. Quatre d’entre eux sont « certifiés sous conditions ». Ils doivent donc revoir leur fonctionnement, avant une nouvelle visite dans les 6 à 12 mois : la Polyclinique de la Guadeloupe, la clinique La Violette, la clinique Les Eaux claires, la clinique de L’Espérance.

Cinq établissements de santé n’ont pas obtenu leur certification : le Centre hospitalier Louis Constant Fleming (Saint-Martin), le Centre hospitalier Irénée de Bruyn (Saint-Barthélemy), le Centre hospitalier gérontologique Jacques Salin, le Centre hospitalier de Capesterre Belle-Eau, la HAD de Marie-Galante. Ils seront à nouveau évalués par la Haute autorité de santé dans 12 à 24 mois. Dans la plupart des établissements recalés le circuit du médicament est pointé du doigt par la Haute autorité de santé.

 « Sur 13 établissements visités par la Haute Autorité de Santé, 5 ne sont pas certifiés, 4 le sont sous conditions. On ne peut pas s’en satisfaire : cela donne une image d’immaturité du système hospitalier au regard du niveau d’exigence du manuel de la Haute autorité de santé, que nous devons absolument corriger », commente Laurent Legendart, directeur de l’Agence régionale de Santé de Guadeloupe et des Iles du Nord.

Avant les prochaines visites, l’Agence régionale de santé, les fédérations hospitalières privée et publique accompagneront les établissements non certifiés ou certifiés sous conditions pour préparer leurs nouvelles évaluations. « Nous allons nous assurer de la bonne formulation par chaque établissement d’un plan d’action pour atteindre la certification », annonce le directeur de l’Agence régionale de santé de Guadeloupe et des Iles du Nord.

Cécilia Larney

Dr Tania Foucan : « Eviter tout risque majeur pour l’usager »

« Quand un établissement est certifié, cela ne signifie pas que tout est parfait, mais que sur un certain pourcentage de critères, on a atteint le niveau attendu, commente le Dr Tania Foucan, expert-visiteur de la Haute autorité de santé. Quand les experts sont passés dans les services pendant une semaine, ils n’ont pas relevé de risques majeurs pour l’usager. Le temps d’attente aux Urgences figure parmi les critères, mais ce qu’évalue la Haute autorité de santé, c’est l’information aux usagers sur le temps d’attente. Sur ce point, au CHU, c’est un critère qui est négatif. »

Visités en octobre, la HAD du Nord Basse-Terre, le Centre hospitalier de la Basse-Terre, le Centre hospitalier Sainte-Marie (Marie-Galante), le Centre hospitalier Louis Daniel Beauperthuy, le Centre hospitalier Maurice Selbonne, l’EPSM de la Guadeloupe sont dans l’attente du résultat de leurs évaluations.

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