Guadeloupe. SMGEAG : Où sont passés les 48 millions ?

La Direction générale des Outre-mer (DGOM) n’apprécie pas l’attitude du Syndicat mixte de gestion de l’Eau et d’assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG). Elle demande des documents que le syndicat semble dans l’incapacité de remettre…

Rappelons que l’Etat, quoi que ce ne soit pas de sa compétence, verse, chaque année, tout comme la Région et le Département, dont ce n’est pas la compétence non plus, des dizaines de millions pour rénover les réseaux, les stations de production et de traitement, les stations d’épuration.

En tout plus de 300 millions sont prévus pour les trois années à venir.

Que s’est-il passé ?

Réuni en août à Paris, le comité de suivi national de la DGOM a décidé de suspendre tout versement de subvention exceptionnelle de l’Etat au SMGEAG.

Pourquoi ? Les autorités de l’Etat, ici et là-bas, ont des interrogations budgétaires et financières.

En août, c’était la deuxième fois en moins de trois mois que le SMGEAG ne transmettait pas, comme il doit le faire, les balances comptables de sa gestion financière pour que les spécialistes des finances publiques puissent vérifier l’état des finances du syndicat à un temps T. C’est l’une des conditions du contrat d’accompagnement de l’Etat.

En effet, le comité de suivi fait des contrôles réguliers de l’état des sorties du SMGEAG puisqu’il est chargé de débloquer les aides de l’Etat, tranche par tranche, en raison des besoins.

Le 7 juin déjà, le comité de suivi national avait fait une remarque notifiée aux responsables du SMGEAG, président et directeur général.

Le comité s’étonnait que les occasions de dégraisser (départs à la retraite, fin de contrat, etc.) n’aient pas été respectées, contrairement à ce qui est demandé.

Le comité avait, ce 7 juin, bloqué 2 millions d’euros de subventions exceptionnelles de 2024 et bloqué le solde de 3 millions pour 2023.

En aôut, devant le silence du SMGEAG, le comité a décidé de bloquer tout versement financier tant que la situation ne sera pas éclaircie.

De son côté, le commissaire aux comptes a travaillé sur la fiabilisation de la comptabilité du SMGEAG. Il y a constaté « des écarts importants dans les résultats et des lacunes majeures dans la tenue des comptes ». Et un manque troublant de 48,7 millions d’euros dans les caisses.

Selon la Direction générale des Outre-mer, il y aurait des inscriptions injustifiées en comptes de tiers pour des millions d’euros, concernant des entreprises et des partenaires extérieurs à la structure. Ce qui pourrait laisser à penser que tout n’est pas net dans les façons de faire. Ou que des maladresses invraisemblables animent le fonctionnement du syndicat…

Le comité de suivi national s’interroge en fait sur la situation budgétaire réelle de la structure et préconise la saisine de la chambre régionale des comptes afin qu’elle se penche sur le compte administratif 2023 du SMGEAG.

Il suggère de même aux autorités d’en référer au ministère public de la Cour des comptes pour qu’une enquête soit menée afin d’établir les responsabilités financières des gestionnaires.

Dans quelques jours, les membres du comité national de suivi vont se réunir. Ils exigent des réponses fermes du SMGEAG qui devra prouver, entre autres, le remplacement des personnes en charge des finances (directeur financier et agent comptable).

De même, le SMGEAG devra être en capacité de produire l’intégralité des relevés bancaires depuis la création du syndicat le 1er septembre 2021 ainsi que le détail de tous les paiements. Enfin les bénéfices, s’il y en a.

Sinon, ce sont d’autres instances qui entreront en action.

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