Guadeloupe. Tempête Philippe : des parlementaires appellent à repenser les politiques d’aménagement

A mêmes causes, mêmes effets. La tempête Fiona, il y a un an, avait mis en avant un aménagement de la Guadeloupe pour le moins précaire. Ponts, routes, gués emportés, lotissements particuliers ou collectifs, voire commerciaux ou industriels construits dans des zones inondables ou devenues inondables parce que la proximité de cours d’eau et la violence des pluies ont fait que les berges, même stabilisées, ont cédé…

Quand ce n’est pas une montagne de pouzzolane en exploitation qui ne s’est pas effondrée sur la marina de Rivière-Sens à Gourbeyre.

Les exemples sont légion.

Les effets de la tempête tropicale Philippe, pourtant passée assez loin de chez nous ont, il y a quelques jours, quoiqu’en moindre importance, ont été encore désastreux.

La marina de Rivière-Sens est à nouveau sous les pouzzolanes, mais aussi la route sur l’axe de chute naturel de la carrière ; des ponts (celui de Blondot, à Trois-Rivières), des routes (celle de Matouba, à Saint-Claude), ont été impactés lourdement. Partout, l’eau est entrée dans des commerces, voire des bâtiments de collectivités, comme à la Région, à Basse-Terre.

Au nombre des réactions, deux d’entre-elles, celles de Victorin Lurel, sénateur, et d’Elie Califer, Député, attirent l’attention.

Que dit Victorin Lurel ? « Un an après les dégâts causés par la tempête Fiona et à peine les plaies cautérisées, cette nouvelle calamité commande une réponse rapide de l’État pour engager l’indemnisation des sinistrés, garantir la liberté de circulation, assurer la distribution d’eau et l’accompagnement matériel, budgétaire et humain des collectivités locales en première ligne dans cette gestion de crise.

 Je souhaite ainsi que, concomitamment au recensement engagé des dégâts notamment sur les communes des Saintes, de Vieux-Fort, de Gourbeyre, de Trois-Rivières et de Basse-Terre, le Gouvernement puisse ouvrir la voie à une reconnaissance d’état de catastrophe naturelle et mobilise en urgence le Fonds de secours pour l’Outre-mer. »

Ceci ressort de la compassion pour les populations. C’est légitime. L’Etat mis à contribution tout autant. La suite de sa réaction est plus intéressante, puisqu’elle sort du simple cadre factuel.

« Constatant la récurrence de ces phénomènes dévastateurs, je considère que tous les moyens de la solidarité nationale doivent être engagés pour accompagner nos territoires à repenser et à financer leurs politiques d’aménagement, pour renforcer notre système assurantiel et pour amplifier les politiques de prévention. »

Que dit Elie Califer ?

Elie Califer après avoir demandé, lui aussi, que l’état de catastrophe naturelle soit déclenché et qu’il se tient à la disposition de tous, va plus loin.

« Au-delà de cette indispensable gestion de l’urgence, cet événement climatique rappelle à chacun, et notamment aux autorités, l’impérieuse nécessité de mettre à niveau les dispositifs territoriaux pour parer aux situations extrêmes et de renforcer la capacité ́ d’anticipation et de prévention pour accroitre la résilience des territoires. »

Il interpelle directement les collectivités locales en plus de l’Etat pour qu’elles fassent en sorte que les textes réglementaires en matière d’aménagement soient appliqués en tenant compte des contingences climatiques et autres qui touchent l’archipel.

Malgré tout, on peut penser que la prochaine tempête tropicale — ne parlons pas d’ouragan — touche brutalement et avec les mêmes effets dévastateurs une Guadeloupe qui oublie vite et ne sait toujours pas prendre immédiatement les décisions, même difficiles — refuser un permis de construire, fermer une carrière, interdire toute activité sur une zone inondable, déloger des habitants installés sur des espaces dangereux et les reloger ailleurs, etc.

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