Le dispositif Pilakit permet de dépister le mercure, le plomb et d’autres métaux chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 6 ans.
L’équipe mobile Métaux lourds, portée par le CHU de Guyane réalise le dépistage du mercure, du plomb et d’autres métaux chez les femmes enceintes ou susceptibles de le devenir, et chez tous les enfants de moins de 6 ans. Cette intervention, réalisée dans le cadre de la Stratégie métaux lourds, marque le début d’un parcours de santé allant de la prévention secondaire au dépistage des troubles du neurodéveloppement ou d’éventuelles pathologies neurologiques.
À Camopi, où l’équipe Emlo était déployée ces dernières années, le dispositif Pilakit réalise des bilans liés aux Troubles du neurodéveloppement. Un travail clinique et de recherche sur le sujet est également en cours.
Sur le terrain, Laurence Emeraude et Athanaïde Lamonnaie, infirmière et médiatrice de l’équipe mobile Métaux lourds (Emlo) ont dépisté les familles. Au programme : prises de sang et questionnaires sur les facteurs de risque d’exposition au plomb (logement, peinture, profession, pica…). Les échantillons de sang permettront de mesurer la plombémie et la créatine, de réaliser un bilan génétique (NGS) et un ionogramme.
Quelle prise en charge en cas de diagnostic positif ?
Les interventions ont débuté en octobre à Maripasoula et Papaïchton, dans le cadre de la stratégie interministérielle de lutte contre les métaux lourds (Stramélo). Les prélèvements (cheveux et prise de sang) réalisés permettront de mesurer les imprégnations au mercure, au plomb et à tous les métaux pouvant être problématiques pour la santé, notamment l’aluminium et le cadmium.

En octobre, l’Agence régionale de santé de Guyane a signé une convention avec la Direction régionale du service médical (DRSM) et la Caisse générale de sécurité sociale (CGSS) pour le financement des prélèvements, et une autre avec un laboratoire de Bordeaux pour les analyser. Le but est de créer un parcours de santé du dépistage jusqu’à la chélation si besoin.
« Outre le dépistage, nous sommes en train d’introduire la prise en charge et le suivi de la personne dans ce parcours, explique le Dr Pedro Clauteaux, coordinateur d’Emlo au CHU de Guyane, basé à l’hôpital de proximité de Maripasoula. Si un enfant est diagnostiqué avec une plombémie élevée, nous lui donnerons de la prévention secondaire, des recommandations personnalisées. Si on suspecte un trouble du neurodéveloppement, l’enfant est vu par le pédiatre. S’il élimine toute pathologie neurologique, l’enfant sera vu par le Centre médico-psychologique du Centre hospitalier de l’Ouest guyanais, à Maripasoula. Si le pédiatre n’élimine pas de pathologie neurologique, on arrive au 3e niveau. L’enfant sera vu par un neurologue à Cayenne ou lors des missions à Maripasoula deux fois par an. Sur le Haut-Oyapock, l’équipe Pilakit du GCSMS* est en mesure de faire le bilan d’un enfant avec un trouble du neurodéveloppement. La prise en charge sera alors beaucoup plus facile. »
Avant de s’installer à Maripasoula, l’équipe mobile métaux lourds (Emlo) a d’abord travaillé à Camopi, ces dernières années. Depuis 2022, le GCSMS « D’un continent à l’autre » déploie le dispositif Pilakit dans le bourg de Camopi, pour réaliser les bilans des troubles du neurodéveloppement (bilans neuropsychologiques, orthophoniques et psychomoteurs) chez les enfants présentant une plombémie supérieure à 50 microgrammes par litre. Fin septembre, son équipe a réalisé sa première mission à Trois-Sauts.
Lors des prochains déplacements de l’équipe mobile, l’accent sera mis sur la formation des professionnels locaux, la sensibilisation des familles et des rencontres communautaires. La prochaine mission est prévue en début d’année 2026.
























