Le Front de résistance de Pont-Sondé, supporté par la population locale, a bloqué jeudi 5 juin 2025, la route nationale numéro 1 en signe de protestation contre la Direction départementale de la Police nationale d’Haïti (PNH), qui, affirme-t-il, « décide de cohabiter paisiblement avec les gangs de l’Artibonite. »
Des barricades, faites de branches d’arbres, d’épines, de pierres, de pneus, de tréteaux et de carcasses de véhicules, sont érigées sur la route nationale # 1, au niveau des quartiers de Tè Nwa, Desoulye et Kado.
« Pon Sonde pap teritwa pèdi », peut-on lire en grandes lettres, en plusieurs lieux. Des foules populaires prononcent toutes sortes d’injures graves à l’encontre du Conseil présidentiel de la transition (CPT), du gouvernement du Premier ministre Alix Fils-Aimé, du haut commandement de la PNH, mais surtout envers le DDA Caleb Exantus et le commissaire de l’arrondissement de Saint-Marc, Altis Max Vital, qualifiés de « chefs inutiles. »
Évoquant le massacre de la nuit du 2 au 3 octobre 2024 où beaucoup de Sondélais avaient été tués par le gang Gran grif de Savien, des notables de la communauté se sont montrés très remontés contre les autorités policières et judiciaires de la région, qui, disent-ils, « se contentent de parler sans cesse, sans jamais réaliser une seule vraie opération dans le fief du gang. »
Le Front de résistance exige « inconditionnellement la révocation de Caleb Exantus, qui ne s’occupe que de ses intérêts personnels mesquins. » De toute l’histoire de l’Artibonite, « on n’a jamais eu un directeur départemental aussi nul que lui », selon des leaders du front, qui proposent le retour du commissaire Jacques Ader « en vue de combattre sérieusement » le gang Gran grif de Savien ainsi que le gang Kokorat san ras de La Croix-Périsse.
Coordonnateur général du Syndicat des planteurs visionnaires pour le développement de l’Artibonite et citoyen très impliqué dans la vie sociale des paysans, René Charles trouve « qu’il est absurde de constater que huit mois après le déploiement des unités spécialisées de la PNH et des contingents de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) dans la Vallée de l’Artibonite, la situation soit devenue plus grave pour les Artibonitiens qui sont appauvris davantage pendant qu’ils sont de plus en plus kidnappés, séquestrés et assassinés. »
Si rien n’est fait, « le mouvement connaîtra de nouvelles étapes, jusqu’au démantèlement total des groupes criminels », a fait savoir l’un des protestataires qui n’entendent point baisser les bras. Des tirs nourris sont entendus dans les périphéries concernées. La circulation routière est absolument impossible.
Les habitants de Pont-Sondé se préparent à toute éventualité. Ils projettent de veiller à leurs barricades jour et nuit, définissant la satisfaction de leurs revendications comme la condition sine qua non de retrait.
Source : Le Nouvelliste
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