Depuis le Japon, le président du Conseil présidentiel de transition Laurent Saint-Cyr a accordé un entretien au journal, dimanche 12 octobre.
Le coordonnateur du CPT a expliqué les raisons et les retombées de son voyage au Japon qui organise cette année, à Osaka, l’exposition universelle.
Le président a expliqué qu’Haïti au plus haut niveau était invité à l’exposition depuis son lancement en avril dernier. « À cause des problèmes qu’il y avait en Haïti à l’époque, je ne pouvais pas venir. Dans le contexte du vote du conseil de sécurité de l’ONU en faveur de la Force de répression de gangs, j’ai confirmé ma venue ici. Parce que je pense qu’il faut continuer à faire des plaidoiries auprès des pays influents comme le Japon pour obtenir de l’aide pour cette nouvelle force », a expliqué M. Saint-Cyr.
À Tokyo, dans la capitale du pays du soleil levant, Laurent Saint-Cyr a rencontré l’empereur du Japon Naruhito et le premier ministre Shigeru Ishiba.
« J’ai eu une invitation de la part de l’empereur du Japon Naruhito. Je l’ai rencontré. Il s’est informé de la situation en Haïti, sur le plan politique et sécuritaire. J’ai ensuite rencontré le premier ministre japonais Shigeru Ishiba. Nous avons parlé principalement de sécurité. Il a proposé de faire des plaidoyers au niveau des Nations-Unies pour obtenir des ressources pour la nouvelle force », a rapporté le président du CPT au cours de cette interview exclusive accordée au Nouvelliste. Il indique également avoir plaidé pour relancer les activités de l’agence japonaise de coopération (Jica) en Haïti.
Après son séjour à Tokyo, Laurent Saint-Cyr indique qu’il s’est rendu à Osaka pour assister à la journée dédiée à Haïti dans le cadre de l’exposition universelle. Il s’est montré très satisfait de l’offre du pavillon d’Haïti. « Nous avons eu une exposition assez importante. J’ai rencontré des représentants d’Haiti qui se sont donné corps et âmes pour hisser très haut notre drapeau. Je trouve que c’est dommage que certains artistes n’aient pas pu participer à cause de soucis logistiques de dernière minute. Mais le plus important c’est qu’on a pu exposer Haïti à des centaines de milliers de visiteurs. J’ai vu la prestation des artistes haïtiens et du groupe haïtiano-japonais, c’était interessant. Cela aide à garder quelque chose de positif de notre pays et cela peut nous aider à attirer des tourismes quand la crise sera résolue », a-t-il fait remarquer.
Après le Japon, le président du CPT indique qu’il va continuer à plaider la cause d’Haïti auprès des pays et partenaires internationaux. « Bientôt j’irai au Qatar où je vais parler sécurité et investissement. Nous avons rencontré les autorités qataris en marge de l’assemblée générale de l’ONU. Elles sont disposées à nous aider sur la sécurité et l’investissement. Car après avoir rétabli la sécurité, le pays ne pourra pas rester dans l’assistanat. Il faut des investissements nationaux et étrangers. Je suis convaincu que nous allons obtenir quelque chose de concret de la part du Qatar. Je vais discuter avec le CPT pour soumettre des demandes concrètes », a-t-il indiqué.
Pas encore de date pour les élections
Interrogé sur le processus électoral, le président du CPT a indiqué qu’il n’y a pas encore de date pour l’organisation des élections. Il a expliqué que le CPT est en discussion avec les secteurs pour déterminer « la meilleure formule qui sera utilisée au 7 février pour éviter un chaos et avoir une certaine continuité de l’Etat. À mon retour nous allons continuer les discussions pour voir quand on peut organiser les élections. »
« Beaucoup de pays et d’entités souhaitent qu’on organise les élections. Mais ce serait une perte de temps et une aggravation de la crise si on organise des élections bâclées », a avancé M. Saint-Cyr.
Concernant les déclarations du chargé d’affaires américain Henry T. Wooster qui avait fait savoir que les membres du CPT ne sont pas en poste à vie, Laurent Saint-Cyr a reconnu qu’il dit vrai. Cependant, il a rappelé que l’actuel transition n’a pas obtenu les supports promis par la communauté internationale pour rétablir la sécurité. « Il était impossible d’organiser des élections crédibles sans la sécurité », a-t-il soutenu.
S’agissant de remaniement du cabinet ministériel ou de changement de premier ministre, Laurent Saint-Cyr indique qu’il « ne faut pas aller trop vite en besogne. L’important c’est de discuter avec les secteurs signataires et non signataires de l’accord du 3 avril pour trouver une entente sur la gouvernance », a-t-il estimé.
Source : Le Nouvelliste