Haïti. Une liberté de la presse étouffée par l’insécurité et la précarité économique

Haïti chute de huit places dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2025 établi par Reporters sans frontières (RSF), passant de la 93e à la 111e position sur 180 pays et territoires, avec un score en baisse à 51,06.

Ce recul s’inscrit dans une tendance mondiale préoccupante : la liberté de la presse régresse dans la moitié des pays du globe. En Haïti, cette détérioration est particulièrement alarmante.

La chute d’Haïti dans le classement s’explique par une combinaison dramatique de violence, de crise politique et de précarité économique. Le secteur médiatique haïtien, déjà fragilisé, est aujourd’hui confronté à un climat d’insécurité extrême.

Dans un pays en proie à une instabilité politique et sociale profonde, les journalistes paient un lourd tribut : menaces, agressions, enlèvements, assassinats. Ces actes sont souvent commis dans l’impunité la plus totale.

La capitale haïtienne est désormais fragmentée en zones contrôlées par des gangs, limitant drastiquement la mobilité des journalistes, contraints de se retrancher dans les rares quartiers encore accessibles. Plusieurs d’entre eux ont dû fuir le pays pour sauver leur vie.

À cette insécurité s’ajoute une grave précarité économique. Selon RSF, les journalistes haïtiens, privés de ressources, d’accès à l’information et de soutien institutionnel, peinent à exercer leur métier.

« Cette vulnérabilité économique, constatée dans de nombreux pays, est un facteur clé du déclin de la liberté de la presse. Sans financements stables et transparents, les médias sont exposés aux pressions des annonceurs, à la concentration de la propriété ou à la manipulation par des acteurs politiques ou économiques », déplore RSF, qui rappelle que « sans indépendance économique, il n’y a pas de presse libre. »

L’organisation plaide ainsi pour une réforme structurelle à l’échelle mondiale, afin de garantir aux journalistes les conditions nécessaires à la production d’une information fiable et au service de l’intérêt général.

À l’échelle mondiale, les conclusions de RSF pour 2025 confirment une dynamique inquiétante : dans plus de la moitié des pays, les conditions d’exercice du journalisme se dégradent. Cette régression est alimentée non seulement par les restrictions politiques, mais aussi — et de plus en plus — par une précarité économique étouffante pour les médias.

Selon RSF, trente-quatre pays dans le monde — parmi lesquels le Nicaragua, l’Iran ou la Birmanie — contraignent leurs journalistes à l’exil en raison de la fermeture de médias indépendants. Plus de six pays sur dix enregistrent une baisse de leur score dans le classement 2025.

La Norvège figure en tête de liste des pays ayant les meilleurs résultats avec un score de 92,31. Les États-Unis se trouvent en 57ᵉ position dans ce classement avec un score de 65,49. La République dominicaine, bien devant Haïti, occupe la 43ᵉ place avec un score de 69,87.

La Chine (178ᵉ), la Corée du Nord (179ᵉ) et l’Érythrée, bonnes dernières, occupent les trois dernières places de ce classement 2025 sur la liberté de la presse dans le monde. 

Source : Le NouvellisteLien : https://lenouvelliste.com/article/255787/haiti-une-liberte-de-la-presse-etouffee-par-linsecurite-et-la-precarite-economique

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