La Guadeloupe prête à accueillir les touristes pour Noël

Habituellement prévue du 15 décembre au 15 avril, la saison touristique haute pourrait être une parenthèse joyeuse dans une année 2020 désastreuse pour les hôtels de la Guadeloupe.

Pour accueillir les visiteurs, les hôtels de l’île se préparent. Cette saison haute 2020-2021 est attendue, mais ne réglera pas les déficits accumulés depuis le mois de mars et le premier confinement en France et dans les départements français. 

Un peu partout, dans les hôtels du département, le personnel s’apprête à accueillir les visiteurs qui sont attendus nombreux pour cette saison haute touristique. Cette année 2020 étant différente à bien des égards, la saison haute touristique pourrait également être très différente des années précédentes. 

« Nous allons récupérer du personnel placé au chômage partiel »

Vincent Waltregny, directeur de la Créole Beach Hôtel
La Creole Beach, fleuron du tourisme. Photo DR

Sur la pointe de la Verdure, la Créole Beach hôtel devrait reprendre des employés placés au chômage partiel depuis le mois de mars. L’établissement était fermé jusqu’au mois de juillet, il tourne depuis sur un « rythme réduit », précise Vincent Waltregny. Pour le directeur de l’établissement, la pandémie mondiale de Coronavirus pourrait écourter la haute saison. « On parle plus d’un pic de fin d’année, parce que nous n’avons pas de visibilité à partir du mois de janvier, certains pays dont la France pourraient connaitre un reconfinement par exemple. On ne peut pas se projeter au-delà du mois de décembre pour le moment », explique-t-il.

Vincent Waltergny, directeur de la Créole Beach. Photo DR

L’établissement a donc organisé des réunions afin de rappeler les employés permanents placés au chômage partiel. En fonction de la fréquentation de l’hôtel, Vincent Waltergny pourrait recruter des « saisonniers ». Pour le directeur de la Créole Beach, l’enjeu de cette haute saison est simple : offrir du rêve et de l’escapade aux visiteurs (touristes et Guadeloupéens) qui en auront besoin après une année 2020 compliquée. « Nous ne pourrons pas récupérer en quinze jours le manque à gagner que nous avons accumulé au cours de l’année. Nous pouvons en revanche, séduire nos clients en leur offrant la meilleure expérience possible »

« L’Etat devra accompagner la reprise du secteur hôtelier. »

Catherine Cadrot, directrice de Arawak Beach Resort
Catherine Cadrot, directrice de l’Arawak. Photo DR

Un sentiment partagé par Catherine Cadrot, directrice de l’hôtel Arawak Beach Resort. Selon elle, les hôtels auront besoin de plusieurs années avant de pouvoir récupérer leur « très bonne » activité de l’année 2019. Entre temps, le secteur aura besoin que l’Etat accompagne la reprise. « Nous avons une fréquentation qui a baissé d’environ 70 %. Cela a eu des conséquences importantes sur notre chiffre d’affaires, on aura besoin de plusieurs années pour récupérer complètement ». 
Par ailleurs, les hôteliers pourraient se retrouver dès janvier 2021 avec de nombreuses dépenses. « Nous avons besoin de visibilité, par exemple, le chômage partiel ne sera plus pris en compte par l’Etat à partir 31 décembre prochain. Mais nous ne savons pas si l’activité reprendra complètement dès janvier », explique-t-elle. Pour faciliter cette reprise, l’Arawak Beach Resort aimerait récupérer une partie de la clientèle des stations de ski qui resteront fermées en hexagone. « Cela nécessite que les clients puissent voyager sans obligation d’avoir un motif impérieux », affirme Catherine Cadrot.

Tafari TIROLIEN

Les compagnies aériennes augmentent leurs rotations

Le président de la République devrait siffler le coup d’envoi de la saison haute le 15 décembre, en autorisant les voyages vers les Antilles françaises sans obligation d’avoir une autorisation, comme l’exige le confinement actuel en hexagone. Par conséquent, les trois compagnies aériennes qui desservent les Antilles françaises ont décidé d’anticiper. Air France, Air Caraïbes et Corsair ont augmenté leurs offres de voyage vers les Antilles françaises. Dès le 15 décembre prochain, 26 vols par semaine seront opérés par Air France en direction de la Martinique et de la Guadeloupe, soit 30 % de vols supplémentaires comparé à décembre 2019. Air Caraïbes proposera 20 vols par semaine en direction de la Guadeloupe uniquement. Selon Corsair, la demande a été multipliée par trois ces dernières semaines. 

L’attitude des visiteurs essentielle

Florence Chartier, directrice de l’hôtel La Christophine, à Saint-François, est optimiste. Selon elle, la réussite de la saison entière dépendra de l’attitude des visiteurs durant les vacances de fin d’année.

Florence Chartier, directrice de La Christophe. Photo DR

 « J’espère que l’on aura une belle saison. Je pense que si les visiteurs sont responsables au niveau du protocole sanitaire, il y a des chances que nous puissions avoir une bonne saison haute. J’ai des clients qui attendent de pouvoir revenir. », affirme-t-elle. 

Pour les acteurs du secteur hôtelier, l’arrivée de touristes doit être controlée afin d’éviter une nouvelle vague de contamination qui pourrait aboutir sur un reconfinement en janvier ou en février 2021. Un scénario catastrophe qui couperait totalement la saison haute. « Nous voulons un test PCR négatif au départ et un autre quatre jours après l’arrivée du visiteur », affirme Catherine Cadrot. 

Un protocole qui doit être strict

Contrairement aux autres îles de la Caraïbe, le second test PCR n’a pas encore été introduit dans le protocole sanitaire aux Antilles françaises. Pour voyager aux Antilles françaises, les passagers de plus de 11 ans doivent présenter un test PCR ou antigénique négatif effectué dans les 72 heures précédant leur vol. Ils doivent également présenter une déclaration sur l’honneur, affirmant qu’ils n’ont aucun symptôme de la Covid-19 et qu’ils n’ont eu aucun contact avec un cas confirmé dans les 14 jours précédant leur vol.

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