Les marins-pêcheurs de Martinique à moitié entendus

Réunis le 11 janvier à Fort-de-France, les professionnels de la mer de Martinique ont manifesté leur mécontentement face à la précarité de leur situation et contre les nouvelles lois de navigation. Reçus en délégation à la préfecture, les marins-pêcheurs doivent attendre la fin du mois de janvier pour voir une évolution de leur situation.

Suite à leur mobilisation du 11 janvier, le mécontentement des marins-pêcheurs de Martinique sera bien pris en compte. Ils pourront de nouveau se rendre au large pour pêcher. En effet, les nouvelles lois sur les zones de navigation entrées en vigueur le 1er janvier 2021 leur interdisaient l’accès aux Dispositifs de Concentration de Poissons (DCP) disposés à quelque 5 kilomètres au large des côtes martiniquaises. A partir de cette date, les yoles des pêcheurs passaient de la catégorie 4 à la catégorie 3, avec pour conséquences l’obligation pour les professionnels de présenter un matériel de sécurité spécifique. Souvent sans ce nouveau matériel, les professionnels étaient fréquemment verbalisés. Une situation qu’ils ont dénoncé de concert.

Les Dispositifs de Concentration de Poissons (DCP) sont aujourd’hui quasiment la norme
des sorties en mer.

Entendus en préfecture, par le directeur du cabinet du préfet Stanislas Cazelles, celui-ci leur a accordé une période de clémence, le temps pour les Affaires maritimes d’établir un état des lieux précis des équipements des marins-pêcheurs de Martinique. Une démarche qui devrait durer un peu moins d’un mois, selon les autorités

Beaucoup ont du mal à payer leurs charges sociales

En ce qui concerne le deuxième motif de colère des marins-pêcheurs, à savoir leur difficulté à payer leurs cotisations sociales, et à obtenir leur rôle, sésame de leur profession, aucune promesse n’a été faite de la part des autorités.

Depuis le 1er janvier 2021, les pêcheurs doivent présenter à la CGSS (Caisse Générale de Sécurité Sociale), l’unique titre social, la DSN (Déclaration Sociale Nominative). Sauf que, pour obtenir ce titre, les pêcheurs professionnels doivent être à jour de leurs cotisations sociales (URSSAF) et de leurs cotisations pour la retraite (ENIM). Cependant, bon nombre d’entre eux ont du mal à payer leurs charges sociales. Du coup, ils se retrouvent dans l’impossibilité d’exercer leur emploi. La délégation reçue par la préfecture exigeait l’exonération de l’URSSAF. Sans succès ! Les pêcheurs devront donc attendre la publication du plan chlordécone 4 qui permettrait d’officialiser la suppression de leurs charges sociales. Là aussi, il faudra attendre la fin du mois de janvier 2021. 

Rodolf Etienne

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