Les petits commerçants crient à l’injustice

La deuxième période de confinement passe mal. Les petits commerçants de la Martinique se sentent lésés par rapport aux grandes enseignes.

Le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Martinique, Philippe Jock parle d’une situation économique « compliquée ». Les commerçants de la Martinique, eux, font, de plus en plus, entendre leur voix. Ils dénoncent l’injustice des mesures de restriction de cette nouvelle période de confinement imposée par l’Etat. Une rencontre a été organisée entre le préfet, Stanilas Cazelles, le maire de Fort-de-France, Didier Laguerre, et les petits commerçants de la ville.

Plus de 50 % de pertes

Selon Philippe Jock, de la CCI de Martinique, après le premier confinement, « 80% des 500 chefs d’entreprise qui ont répondu à l’enquête de la CCIM, ont affirmé une large perte en chiffre d’affaires par rapport à l’année 2019. Pour 25% d’entre eux, la perte est supérieure à 50% ». Un constat d’échec pour les entreprises martiniquaises qui abordent ce second confinement avec inquiétude, d’autant que l’activation du fonds de solidarité aux entreprises est prévue pour le mois de décembre. La situation ne devrait pas s’améliorer pour cette fin d’année : les commerces dits « non essentiels » ont dû baisser le rideau depuis une quinzaine de jours.

Des commerçants dubitatifs

Une visioconférence était organisée entre le préfet et quelques commerçants locaux, principalement de Fort-de-France, qui souhaitaient se faire entendre. Malgré cette rencontre, les commerçants restent dubitatifs quant à des mesures spécifiques qui leur soient adaptées et pensent en globalité que l’injustice face aux centres commerciaux ne sera pas réparée. Maryse Dubern-Marie, responsable de la boutique de souvenir Tilo, à Fort-de-France (Martinique) déclare en substance : « Nous ne comprenons pas pourquoi les grandes surfaces sont remplies alors que nous, nous sommes fermés. Ils s’en mettent plein les poches alors qu’on est en train de crever. »


« Nous appliquons rigoureusement les gestes barrières ! »

Maryse Dubern-Marie, commerçante

Autre point de tension, pour Maryse Dubern-Marie, le fait que l’opinion publique soit portée à croire que les petits commerces pourraient être des clusters de propagation de l’épidémie. « Dans nos petits commerces, on fait très attention, on applique rigoureusement les gestes barrières. Ce n’est peut-être pas la même chose dans les grands centres ! » Des propositions ont été avancées par les petits commerçants, comme par exemple la possibilité d’ouvrir sur des tranches horaires limitées, cela, le plus rapidement possible.

Rodolf Etienne

Desserrer l’étau…

A l’écoute des petits commerçants, Didier Laguerre réclame un assouplissement des mesures.
Photos : Ville de Fort-de-France

Didier Laguerre, maire de Fort-de-France, indiquait son « extrême inquiétude quant à la difficile situation économique des commerces du centre-ville et au risque de fermeture définitive de certains rideaux, à la veille de la forte période commerciale de fin d’année ». Des assouplissements aux contraintes ont été réclamés par le chef d’édilité pour « desserrer l’étau sur les acteurs économiques, tout en le resserrant au niveau sanitaire dans les sphères où le risque de contamination est très fort ».

Le maire de Fort-de-France a également évoqué l’idée d’un plan de relance spécifique pour le centre-ville et pour sa requalification en zone franche. D’autres rencontres sont prévues dans les prochains jours.

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Email

Actualité

Politique

Economie

CULTURE

LES BONS PLANS​