Le lancement des commémorations a eu lieu mercredi 3 décembre à la résidence de France à Bourdon. Personnalités du monde artistique, culturel, universitaire et politique, travailleurs de la presse, ont tous payé de leur présence pour saluer l’âge d’or de cette institution qui s’installe désormais dans la vie culturelle et académique du pays.
Dans ses propos de circonstances, l’ambassadeur de France à Port-au-Prince Antoine Michon a souligné l’importance de ce 80e anniversaire. « Il dépasse la seule dimension culturelle. C’est un anniversaire qui dit quelque chose du lien entre Haïti et la France, de notre histoire partagée aussi et de notre volonté commune de bâtir un avenir ensemble, fondé sur le dialogue, la connaissance et la liberté », a indiqué le représentant de la France.
« Pour comprendre ce que représente cette institution, c’est important de revenir à son origine. L’institut est né en 1945, un moment très particulier pour la France. Le pays sort de la guerre… Et malgré tout, on signe un accord culturel par la France et Haïti. Et le 7 décembre 1945, ici à Port-au-Prince, on inaugure l’institut français en Haïti, en présence du président Elie Lescot, de grandes figures de la vie intellectuelle haïtienne et même d’artistes, venus d’ailleurs, comme André Breton, ou Wilfredo Lam. Donc c’est une inauguration qui dès le début témoignait de cette ambition, de faire de l’institut un lieu ouvert sur le monde », a rappelé le diplomate.
Selon le diplomate, la mission de l’institut est restée constante, être un espace de culture, mais aussi un espace de liberté, un espace de dialogue. Depuis 80 ans, se félicite-t-il, l’IFH est un catalyseur de talent haïtien, des artistes, des écrivains, des philosophes, des cinéastes, des musiciens, des plasticiens, des chercheurs, des étudiants. « Ce sont des générations entières qui sont passées entre ces murs, beaucoup ont trouvé à l’institut leur premier public, leur première scène, leur première reconnaissance. Et l’institut ainsi a accompagné des trajectoires qui comptent aujourd’hui dans la vie culturelle haïtienne, et plus largement dans le paysage artistique international », fait-il remarquer, mettant également en avant le rôle de l’institut dans la vie académique en Haïti.
Le secrétaire d’Etat à la communication Bendgy Tilias a pris la parole au nom du ministre de la Culture et de la Communication Patrick Delatour. Dans son allocution, le secrétaire d’Etat a salué « l’engagement constant de l’Institut français, ses équipes, ses partenaires et les innombrables créateurs haïtiens qui, grâce à cette coopération, ont porté les couleurs d’Haïti plus loin que ses frontières. »
M. Tlias a félicité l’Institut pour avoir créé des ponts culturels qui tiennent debout même face aux vents contraires. « En Haïti, nous savons reconnaître les institutions qui résistent au temps sans se momifier. L’Institut français a traversé guerres, transitions, crises, ingéniosité tropicale et innovations parfois improvisées, mais toujours nécessaires.
Quatre-vingts ans de collaborations, d’échanges intellectuels, de circulation d’idées, de révélations artistiques (…). Ce jubilé n’est pas une simple célébration nostalgique. C’est un moment pour repenser l’avenir avec ambition », estime Bendgy Tilias.
Source : Le Nouvelliste
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