Martinique. Economie : des signaux positifs « à consolider »

La note de conjoncture économique de l’IEDOM relève qu’au deuxième trimestre 2025, l’indicateur du climat des affaires (ICA) « surprend positivement » et atteint 104 points, soit une progression de 3 points sur un trimestre, ce qui confirme que le contexte général a cessé de se dégrader.

Après une fin d’année 2024 marquée par des tensions autour de la vie chère, l’économie martiniquaise affiche une trajectoire plus favorable en 2025. Les chefs d’entreprise interrogés dressent le bilan d’un trimestre « globalement meilleur qu’anticipé ».

Ce redressement de la confiance s’appuie notamment sur une consommation des ménages bien orientée et un contexte de repli de l’inflation et de détente des taux d’intérêt. L’investissement affiche également une dynamique plutôt favorable.

Les prévisions pour le trimestre à venir s’améliorent, sans pour autant indiquer, pour l’heure, une embellie générale. L’hétérogénéité entre les secteurs d’activité est particulièrement marquée et plusieurs faiblesses demeurent, notamment sur le marché de l’emploi et sur les défaillances d’entreprises.

Un rebond surprenant du climat des affaires

Au premier semestre 2025, la situation s’est normalisée. L’Indicateur du climat des affaires (ICA) atteint 104 points au deuxième trimestre, soit une augmentation inattendue de trois points par rapport au trimestre précédent. Cette hausse s’explique par des anticipations un peu plus favorables pour le trimestre à venir, mais également par un trimestre de meilleure facture qu’attendu. Cette progression du climat des affaires est principalement portée par l’amélioration des soldes d’opinion relatifs à la trésorerie, tant passée que prévue, dont l’orientation était négative ces derniers mois.

L’IEDOM observe également une progression des effectifs déclarés pour ce trimestre, ce qui contribue positivement à l’ICA, malgré des prévisions moins favorables pour le troisième trimestre.

Cette progression de l’lCA s’inscrit néanmoins dans un contexte où l’activité reste globalement en retrait.

Après une forte détérioration de l’activité des entreprises suite au mouvement social de la fin d’année 2024, les soldes d’opinion sur l’activité du premier semestre 2025 ont cessé de se dégrader, sans pour autant exprimer une croissance positive. Ce constat est corroboré par la baisse du volume d’heures rémunérées, indicateur concret de l’activité des entreprises. Celui-ci recule de 1,4 % et de 1,7 % aux mois d’avril et de mai par rapport aux mêmes mois de l’année précédente. Les chefs d’entreprise prévoient une reprise très progressive de leur activité, avec un solde d’opinion sur l’activité future qui se rapproche de sa moyenne de longue période.

Un marché de l’emploi fragilisé

Les effectifs de l’emploi salarié affichent une baisse de 0,3 % au premier trimestre 2025 par rapport au trimestre précédent (-0,5 % pour le secteur privé et – 0,1 % pour le secteur public) et de 1,1 % par rapport au premier trimestre 2024. S’agissant du marché du travail, les chiffres sur les demandeurs d’emploi hors RSA et jeunes en parcours révèlent une baisse des demandeurs d’emploi de catégorie A de 3,7 % par rapport au premier trimestre 2025 (+4,7 % en évolution annuelle), et ce, suite à une augmentation de 4,7 % au trimestre précédent. De la même façon, les demandes d’emploi pour les catégories A, B et C sont en baisse de 1.8 %.

Les soldes d’opinion sur les effectifs envoient, pour l’heure, des signaux plus favorables que l’évolution réelle du marché de l’emploi actuel. Les prévisions pour le trimestre à venir sont en revanche moins bien orientées.

Dans ce contexte d’inflation limitée, la progression simultanée des recettes de TVA (+5,3 %) et des importations de biens de consommation durables (+4,5 %) et non durables (+4,8 %) reflète un dynamisme de la consommation des ménages ce trimestre. En revanche, les ventes de véhicules aux particuliers affichent une légère baisse sur le trimestre (- 0,9 %). Concernant le secteur du commerce, les chefs d’entreprises se montrent moins pessimistes qu’auparavant, comme en témoignent les soldes d’opinion. L’activité (passée et à venir) reste dégradée, mais de manière nettement moins marquée.

Les prix à la consommation affichent un léger recul entre mars et juin 2025 (-0,3 %). Les prix de l’alimentation sont en baisse de 0,1 %, ceux de l’énergie et des services également, de respectivement 1,9 % et 0,3 %.

L’inflation continue de se replier

Les prix des produits manufacturés sont stables entre mars et juin 2025. En glissement annuel, l’inflation est passée de 1,1 % en mars 2025 à 0,9 % en juin 2025, un niveau légèrement inférieur à celui de la France entière (+1,0 %). Les prix sont en hausse de 1,1 % pour l’alimentation, de 0,4 % pour les produits manufacturés, de 2,6 % pour les services et diminuent de 7,0 % pour l’énergie.

Le déficit commercial hors produits pétroliers, plutôt stable le trimestre dernier, se creuse en ce second trimestre 2025 (+10,1 %). Cette détérioration est principalement attribuable à une augmentation significative des importations (+9,5 %, hors produits pétroliers).

En parallèle, les exportations hors produits pétroliers augmentent dans une moindre mesure de 1,9 % avec une hausse des exportations de produits agricoles dont les bananes (+18,7 %), et d’équipements mécaniques et matériel électrique, électronique (+26,6 %). Les échanges de produits pétroliers enregistrent de fortes baisses, à la fois des importations (-33,7 %) et des exportations (-54,8 %).

Les soldes d’opinion sur l’activité de ce deuxième trimestre 2025 s’améliorent pour la majorité des secteurs d’activité (par rapport au 1er trimestre), bien que ceux-ci restent majoritairement en territoire négatif. Les soldes d’opinion sur l’activité sont particulièrement dégradés pour les entreprises du secteur agricole et agroalimentaire et dans une moindre mesure pour le secteur du commerce.

En revanche, les chefs d’entreprise opérant dans le secteur du tourisme déclarent une activité en progression. Concernant les prévisions d’activité pour le troisième trimestre 2025, les soldes d’opinion suggèrent des anticipations plutôt pessimistes des chefs d’entreprise des secteurs agricole et agroalimentaire, du commerce et des services. Les soldes d’opinion du BTP et du tourisme demeurent positifs sur l’activité à venir tandis qu’ils sont relativement stables pour l’industrie.

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