Face à une recrudescence inquiétante des homicides liés au narcotrafic, avec 13 meurtres enregistrés depuis le début de l’année 2025, le président du Conseil exécutif de Martinique a adressé ce jour un courrier officiel au président du Conseil de Surveillance et au président du Directoire du Grand Port Maritime de la Martinique (GPMM), appelant à des mesures immédiates et concrètes pour renforcer la sécurité portuaire.
Dans ce courrier, Serge Letchimy souligne la responsabilité stratégique du port en matière de contrôle des flux de marchandises et alerte sur les risques majeurs que fait peser le narcotrafic sur la sécurité du territoire, ainsi que sur celle des pays destinataires. Il y affirme que l’essor économique ne peut être envisagé sans un strict respect des normes internationales de sécurité, notamment celles fixées par l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD).
Le président du Conseil Exécutif appelle ainsi à :
- l’acquisition immédiate d’un scanner fixe pour le contrôle systématique des conteneurs en provenance et à destination de Martinique, en remplacement d’un dispositif de contrôle mobile opéré par les Douanes, jugé insuffisant ;
- la mise en place d’un référent douane dédié, en coopération étroite avec le service des Douanes, pour faciliter la formation et l’habilitation des agents du port aux opérations douanières ;
- la tenue immédiate de la Commission des investissements du GPMM afin de valider ces deux mesures.
Il rappelle par ailleurs que les capacités financières du port (avec une trésorerie de 19 millions d’euros à mai 2025) permettent de répondre à ces besoins, évalués à 2 millions d’euros.
Le président du Conseil exécutif propose également de mobiliser des financements européens, notamment via le Fonds pour la sécurité intérieure (FSI).
Enfin, il réaffirme l’engagement sans faille de la CTM dans la lutte contre le narcotrafic et appelle le Grand Port Maritime à prendre toutes ses responsabilités dans cet enjeu vital de sécurité publique régionale et internationale.
« Dans ce contexte, toute hésitation ou renvoi de responsabilités pourrait être assimilé à une forme de non-assistance à personne en danger, compte tenu des enjeux humains et sécuritaires en cause », affirme Serge Letchimy, président du Conseil exécutif.