Martinique. Un partenariat au service de la parole, de la compréhension et du soin

Mercredi 15 octobre, à l’occasion de la Journée internationale du deuil périnatal, le CHU de Martinique et l’association Zétwal An Syèl ont signé une convention-cadre de partenariat au siège de la direction générale à Fort-de-France.

Un acte fort, symbolique et concret, qui vient institutionnaliser une collaboration déjà active depuis plusieurs années entre le monde hospitalier et le tissu associatif.

Ce partenariat, signé par le directeur général du CHU, Jérôme Le Brière, et Mathilde Edmond-Mariette Minoton, présidente fondatrice de Zétwal An Syèl, poursuit un objectif clair : mieux former, mieux coordonner et mieux accompagner les familles endeuillées et les équipes soignantes.

La signature de la convention.

Mais, au-delà de la dimension médicale, il porte un message sociétal : parler du deuil périnatal, c’est aussi parler de vie.

Parler du deuil, c’est déjà soigner Le deuil périnatal reste un sujet que l’on aborde rarement. Parce qu’il touche à la mort, il semble difficile, presque tabou, dans une société où l’on préfère parler de guérison et d’espoir plutôt que de perte. Et pourtant, en parler est déjà un acte de guérison.

« Évoquer le deuil périnatal, ce n’est pas remuer la douleur, c’est lui permettre d’être entendue. Celà aide les familles à comprendre ce qui s’est passé, à trouver des mots, à mettre du sens. Et cela aide aussi les professionnels à mieux interagir avec ces situations, à mieux accompagner », explique Mathilde Edmond-Mariette Minoton.

 Le message est clair : le deuil périnatal ne concerne pas seulement les familles touchées, il interpelle toute la société — le personnel médical, les institutions, les proches, les collègues, et, plus largement, la communauté.

C’est en en parlant, en formant et en sensibilisant que l’on fait reculer la solitude, la honte ou le silence. Une convention qui formalise et accélère l’action

En cinq ans, Zétwal An Syèl a accompagné près de 900 familles et professionnels, organisé deux éditions des Assises du Deuil Périnatal, un colloque médical et de nombreux groupes de parole.

Le partenariat signé avec le CHUM vient structurer ce travail et lui donner une dimension institutionnelle durable. « Le deuil périnatal est une épreuve silencieuse, mais profondément marquante.

« En structurant ce travail commun, nous choisissons de placer la bienveillance, l’écoute et la formation au cœur de nos pratiques hospitalières », a souligné Jérôme Le Brière, directeur général du CHU de Martinique.

Concrètement, la convention prévoit :

  • la formation et la sensibilisation des soignants aux spécificités du deuil périnatal ;
  • un accompagnement renforcé des familles (écoute, information, continuité du suivi, espaces dédiés) ;
  • la mise en place d’un comité de pilotage CHU–Zétwal An Syèl pour assurer la coordination et le suivi des actions.
Devant la fresque.

Une fresque pour se souvenir, une lumière pour continuer La signature a été marquée par le déplacement et l’installation d’une fresque symbolique au sein du CHU, imaginée comme un lieu de mémoire et d’apaisement.

Fruit d’une collaboration entre parents endeuillés, soignants et artistes martiniquais, cette œuvre invite à la douceur, au recueillement et à la lumière. Elle préfigure une fresque permanente, qui sera inaugurée en 2026. Cinq ans d’action, une flamme qui grandit.

En 2025, Zétwal An Syèl célèbre ses cinq ans d’existence. Cinq années de combat pour que la parole prenne la place du silence, et que la lumière succède à la douleur. L’association poursuit sa mobilisation à travers deux autres rendez-vous majeurs :

  • le concert FLANM – La Nocturne d’Aimée, le 1er novembre un événement culturel et solidaire pour célébrer la vie et l’espoir ; Lien de la billetterie : https://my.bizouk.com/flanm-la-nocturne
  • le colloque médical sur le deuil périnatal, les 28 et 29 novembre à l’Institut Martiniquais du Sport, en partenariat avec le CHUM, l’ARS et le Réseau Périnat Matnik.

« Notre mission, c’est de continuer à en parler. Tant que le sujet reste tabou, des familles continueront de souffrir en silence. En parler, c’est faire de la place à la vie, à la compréhension et à la bienveillance. Et nous voulons que ce sujet ait toute sa place, chaque année, dans le calendrier des grandes causes de santé publique », conclut Mathilde Edmond-Mariette Minoton.

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