PAR VICTORIN LUREL*
Alors que s’ouvre aujourd’hui une nouvelle page pour nos sœurs et frères de l’archipel de Nouvelle-Calédonie, je tiens à saluer l’esprit de dialogue, de responsabilité et de consensus qui a conduit l’Etat et les négociateurs de tous bords politiques, indépendantistes et non indépendantistes, à avaliser nuitamment un nouvel accord pour bâtir un nouvel Etat de Nouvelle-Calédonie au sein de la République française.
Convaincu de longue date que la France se grandirait à tirer les leçons de son passé et de ses errements et à faire preuve d’ambition altruiste et d’imagination audacieuse pour explorer toutes les voies proposées qui ne remettent pas en cause le processus de décolonisation initié, je tiens à féliciter tous les acteurs impliqués d’avoir permis de faire émerger un projet d’accord respectueux des engagements et des valeurs de chacune des parties : poursuite du processus de décolonisation et garantie d’un droit à l’autodétermination, création d’un Etat au sein de la République, consécration d’une nationalité calédonienne, possibilité de transfert de
compétences régaliennes, réforme électorale acceptée par tous et nouveau pacte de refondation économique.
Ce résultat est aussi celui d’une méthode et d’un esprit de respect mutuel retrouvés dans lesquels Manuel Valls, ministre d’Etat, s’est pleinement investi pour permettre à l’Etat de retrouver enfin sa juste place de médiateur impartial entre les parties, respectant notamment les minorités.
Par cet accord politique qui devra nécessairement faire l’objet d’un intense travail de pédagogie pour être validé par les communautés de Nouvelle-Calédonie, un espoir renait en permettant de préserver l’équilibre trouvé en 1988 et 1998 et d’ouvrir de nouvelles perspectives pour un destin et un avenir communs en Nouvelle-Calédonie. Une belle œuvre qu’il convient de saluer et de soutenir.
En Nouvelle-Calédonie comme ailleurs, la France doit aujourd’hui offrir de nouvelles libertés, en garantissant une égalité réelle à tous et tenir sa promesse de fraternité universelle avec tous les peuples.
*Sénateur de la Guadeloupe