PAR BÉATRICE BELLAY*
La Martinique ne peut envisager de construire sereinement son avenir sous l’auspice des cendres et des tirs à balles réelles.
À Fort-de-France, c’est encore une fois le quartier de Sainte-Thérèse et sa population qui sont les plus lourdes victimes de dégradations, qu’ils devront à leur tour payer.
Je ne peux que condamner avec la plus grande fermeté l’usage de la violence armée et sa banalisation dans ce qui n’est plus l’expression d’un malaise social, mais bien une entreprise de destruction ciblée contre le peuple. Ces actes de
violence, aussi spectaculaires qu’inutiles, ne répondent en rien aux problèmes qui frappent notre société; ils ne font que creuser les blessures et éloigner les solutions. On ne combat pas les inégalités en détruisant les lieux qui font tenir la vie collective.
Aucune cause, aussi juste puisse-t-elle paraître à ceux qui la défendent, ne peut justifier que l’on s’en prenne au peuple, que l’on brise le pare-brise d’une mère de famille en présence de son enfant, que l’on vise et que l’on tire sur les forces de
l’ordre quand celles-ci protègent les mêmes qui subissent de plein fouet la cherté de la vie, la violence du narcotrafic, la misère et l’invisibilisation.
Le quartier de Sainte-Thérèse ne peut demeurer l’exutoire d’adeptes de la violence indiscriminée. Les familles, les enfants, les entreprises de Fort-de-France et de la Martinique ne méritent pas cela.
J’apporte également mon soutien total aux forces de l’ordre et de sécurité — policiers, gendarmes, pompiers — qui ont fait preuve d’une patience et d’une maîtrise exemplaires.
La démocratie est une œuvre inachevée; elle se parfait par la solidité des convictions et toujours, impérativement, avec le peuple et non contre lui.
*Députée de la Martinique
